SPORT HANDICAP : Rendre accessible le sport à tous
Sensibiliser et échanger autour du handicap avec le sport en toile de fond, c’est l’objectif de la Journée Amiénoise du Sport et du Handicap (JASH). La 7ème édition a eu lieu jeudi 23 mars et a conquis plus de 2000 personnes.
« On peut tous être en situation de handicap un jour », rappelle Nathan Morvan. L’étudiant en troisième année de STAPS à l’Université de Picardie Jules Verne est l’un des organisateurs de cette édition 2023. On le reconnaît dans la foule grâce à son t-shirt bleu, floqué JASH, qu’ils ne sont que cinq à porter. Avec l’aide des 80 élèves en parcours Activités Physiques Adaptées et Santé (APA-S) de l’UPJV, ils ont veillé à la bonne tenue de ce temps fort de l’année.
Au total, près de 2000 personnes ont pu profiter gratuitement des différentes activités proposées au Coliseum d’Amiens et sur l’UFR. « On peut utiliser le sport pour être mieux dans son corps et son esprit » affirme Nathan Morvan. À ce titre, plusieurs établissements spécialisés ont fait le déplacement pour faire découvrir ou redécouvrir certaines activités aux personnes en situation de handicap. C’est le cas du foyer Le Verger de Cires-lès-Mello dans l’Oise, où Isabelle, éducatrice depuis trois décennies, a accompagné un groupe d’adultes. Lesquels ont pu s’initier au tir à l’arc à l’aveugle. Une première pour David, qui a réussi à toucher la cible… mais pas la bonne, “celle d’à côté”. Quand on demande à son voisin, Tony, adepte d’aviron, ce qu’il ferait sans sport, ce dernier nous rétorque : « qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? ça nous permet d’être en forme ».
Ce n’est pas Guillaume Jumeau qui dira le contraire. Le champion de France de boccia, bien qu’il ait dû sortir de sa zone de confort pour tester d’autres pratiques, a pu faire étalage de ses qualités dans son sport de prédilection. La boccia, discipline paralympique, que l’on retrouvera en 2024 à Paris, a l’avantage de pouvoir être pratiquée par les personnes à mobilité réduite. Des élèves de l’école Delpech d’Amiens ont apprécié ce dérivé de la pétanque. « C’est une bonne chose de les sensibiliser à tous les types de handicaps » note une mère de famille, présente comme accompagnatrice.
Pour chaque personne, une activité adaptée existe
Dans une autre salle, le silence est d’or. Les enfants découvrent le torball, un jeu de ballon à l’aveugle où l’on se fit à son ouïe. Outre les scolaires et les établissements spécialisés, quelques étudiants curieux sont venus tester des sports atypiques comme le chanbara. Sorte de duel Jedi avec des épées en mousse. D’autres se sont mis dans la peau de quelqu’un qui a une prothèse de jambe pendant quelques minutes. Avec des échasses prévues à cet effet, l’entreprise Ottobock, partenaire des Jeux Paralympiques propose cette expérience étonnante. Mathis Vouhe, étudiant en STAPS, a pu tester ce dispositif. « L’équilibre se prend facilement, c’est marrant, on rebondit à chaque fois. C’est comme marcher sur la lune. Tout le monde me regardait. »
Ce grand brun dégingandé, qui se destine à une carrière de prof APA afin d’aider les gens à se réadapter dans leur quotidien, s’occupe du stand Friperie Sport Planète. Cette association, créée pendant la crise covid, propose des équipements sportifs à bas prix afin de rendre accessible le sport à tous. Ce jour-là, tout était gratuit. Alors plus d’excuses.
C’est finalement le message de cette Journée Amiénoise du Sport et du Handicap : tout le monde peut faire du sport. Après avoir fait tomber les barrières de l’accessibilité, ne reste plus qu’à trouver une activité physique dans laquelle chacun peut s’épanouir.
Julien Benesteau
Crédit Photos : Kevin Devigne – Gazette Sports