HANDISPORT : « La boccia est un moyen de me considérer comme un sportif à part entière »

Discipline paralympique, la boccia compte plus de 3000 adhérents en France. Guillaume Jumeau, licencié à Amiens, raconte son amour pour ce sport.

2009. C’est l’année où tout a commencé pour Guillaume Jumeau. L’homme de 36 ans, alors à Paris, remplace un autre joueur et découvre la discipline. Depuis, « cela a pris beaucoup de place dans mon existence », ajoute-t-il. La boccia s’apparente quelque peu à la pétanque. Chaque joueur dispose de six boules (rouges ou bleues). Les rencontres se déroulent au meilleur des sept manches, de quatre à cinq minutes selon la catégorie. Les points sont comptabilisés à la fin de la manche, pour les boules les plus proches du Jack (boule blanche). Exit la pratique en loisir, place à la compétition. Le trentenaire étoffe son palmarès d’années en années. Un titre de champion de France en 2014, et quatre secondes places. Palmarès qu’il souhaite agrandir encore. Pour cela, l’Amiénois met toutes les chances de son côté pour rejoindre le groupe France.

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Vivant en foyer, l’ancien parisien a pu compter sur le soutien infaillible de son ancien coach, qu’il admire, et de sa mère, qui l’assiste lors des entrainements : « J’ai eu un entraineur qui m’a beaucoup soutenu, je le répète tous les jours. J’ai une reconnaissance indissociable envers lui. Ça reste le meilleur […] Maman me suit partout ». A cela s’ajoute un sentiment de revanche. Le Samarien est tombé dans les oubliettes de la Fédération, et souhaite régler ses comptes. Celui qui a un « Zlatan en lui », de par sa longévité au plus haut niveau, veut montrer qu’il est toujours au top de sa forme. « J’ai envie d’avoir ma revanche, c’est pour ça que j’essaie de me préparer au mieux pour espérer être qualifié aux championnats de France. Je leur dirai qu’il ne faut pas m’oublier même si je suis vieux. Il ne faut pas qu’ils oublient mon palmarès non plus », raconte-t-il.

Guillaume Jumeau analyse les distances avec le Jack

Un amour sans précédent pour ce sport

« Mon vrai bonheur, c’est d’être sur le terrain. Rencontrer les gens à l’extérieur, me balader en camion… J’aime toujours me déplacer. Pour moi c’est aussi un moyen d’oublier le foyer et de me considérer comme un adulte à part entière et surtout un sportif à part entière. Je sais que ma pathologie (infirme moteur cérébral) me permettra toujours d’être au meilleur niveau. Si je fais attention à moi, elle n’évoluera pas. Je resterai toujours comme ça« , confie Guillaume. La boccia est un moyen d’éducation, mais aussi de rééducation, et permet de se développer au niveau physique et mental. Ce sport demande une concentration et une précision extrême. Pour l’homme de 36 ans, cette discipline lui a permis de trouver un mental de guerrier : « Si je n’avais pas confiance en moi, j’aurais arrêté. Quand je touche une boule, il faut que je gagne. Plus ça va, plus j’ai un mental de gagnant. J’ai envie de revenir pour dire aux gens qu’ils m’ont oublié mais que je ne suis pas fini« .

Les Jeux Paralympiques à Paris approchent, mais le trentenaire ne souhaite pas se donner de mauvaises idées. Pour lui, cet objectif de participation reste tout de même très loin. Malheureusement, Guillaume ne s’est pas qualifié aux championnats de France, mais il se battra encore pour une nouvelle sélection l’année prochaine.

Romain Ales
Crédit photo : Louis Auvin – Gazette Sports



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