BENEVOLAT : Christine et Noël Bault, un engagement pour « l’amour du sport »
Christine et Noël Bault, deux noms qui ne vous disent peut-être rien, et pourtant vous avez sûrement dû les croiser dans les couloirs du Coliseum à l’occasion des matchs des Gothiques d’Amiens et de l’APH. Les parents du joueur de hockey sur glace le plus capé d’Amiens, Romain Bault, sont revenus sur leur dévouement et leur implication pour ces deux clubs qui dure depuis plus de 25 ans.
Tout a commencé durant la saison 98-99, une année qui rappelle de bons souvenirs aux supporters des Gothiques d’Amiens. Christine et Noël, qui étaient déjà dirigeants depuis 15 années pour les équipes juniors de hockey dont faisaient partie leurs deux fils, Geoffrey et Romain Bault, se font interpeller par un homme bien connu du hockey sur glace amiénois, Dave Henderson. « On ne nous a pas demandé, on nous a forcés à être bénévoles (rires). Dave nous disait « toi tu seras là, toi tu seras là, etc. On n’avait plus rien à dire. » ironise le couple.
Les deux Amiénois se retrouvent alors bénévoles à la demande de l’ex-entraineur samarien et du club. Puis, plusieurs années après cet engagement au sein des Gothiques, Christine et Noël Bault ont décidé de devenir bénévoles pour l’Amiens Picardie Handball. C’est en 2017/2018, que des amis du hockey leur ont proposé de se rendre disponibles pour le club de handball amiénois, qui était en manque de volontaires. Les deux Samariens ont tout de suite accepté, eux qui se rendaient aux matchs occasionnellement. Un nouvel accord qui permet à Noël de mener « une double implication. Comme je suis à la retraite, ça me fait un peu de loisirs. »
Le bénévolat, un sacrifice de temps
Être bénévole n’est pas de tout repos, surtout quand on doit allier travail et volontariat. Pour Christine, qui est toujours en activité, et Noël qui travaillait avant à côté de Compiègne, la tâche n’est pas et n’a pas été toujours évidente. « Ça demande beaucoup de temps. Il faut savoir jongler entre les deux. Quand je finis le boulot le mardi, je viens chercher mon mari et on redescend tout de suite au Coliseum. Je n’ai pas le temps de souffler. Des fois, c’est lui qui vient me chercher au boulot pour partir directement après. Quand je termine mon travail, je dis à mes collègues, « Salut, à demain, j’entame ma deuxième journée », ne cache pas la mère de Romain Bault.
Il faut donc trouver de la place dans son agenda pour cet engagement qui demande du temps. Pour Madame et Monsieur Bault, qui assurent le bon déroulement des stands de restauration lors des matchs, ils doivent pouvoir venir jusqu’à trois heures avant les rencontres afin de tout préparer et repartir plusieurs heures après pour tout ranger et nettoyer. « On organise notre vie en fonction de notre saison. Il y a des gens du Coliseum, qui nous disent qu’ils vont nous faire une chambre ici car on est toujours là. » Plusieurs bénévoles comme Christine et Noël peuvent même parfois ne pas voir le match du tout, comme c’est le cas au Handball. « Pendant les matchs, on a toujours du monde, ça bouge tout le temps. Et puis on ne peut pas laisser le bar sans surveillance. On entend les bruits mais on ne voit pas les matchs. »
Mais sans ces volontaires, les clubs amateurs ou professionnels, auraient bien du mal à survivre et à tourner comme ils le voudraient. « Heureusement qu’il y a des bénévoles, sans eux il n’y aurait pas de clubs. Ils seraient obligés d’embaucher des gens en extra pour faire tourner la machine. On a pas mal d’étudiants et de jeunes qui viennent donner un coup de main au handball et au hockey, heureusement qu’ils sont là. » De plus, tous ces volontaires contribuent à une bonne partie des rentrées d’argent du club.
Cependant, il faut aussi savoir faire face à certaines personnes irrespectueuses qui oublient vite qu’ils ont en face d’eux des bénévoles. C’est ce qu’ont déjà subi Christine et Noël lors de rencontres : « Ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille le bénévolat. À certains moments, il faut savoir recadrer des gens. On nous a déjà dit au hockey, « de toute manière, vous êtes payés. » Notre paie c‘est un sandwich et une boisson, c’est tout. »
La famille Bault et la passion du sport
Avant tout, pour être bénévole dans une structure sportive, il faut être passionné de sport. Un élément essentiel pour continuer à rendre ce service : « On n’est pas seulement un point fort de la buvette, il y a de l’amour avant tout. On fait ça par amour du sport et par plaisir. »
Une passion qui est dans les gènes de la famille Bault depuis bien longtemps. Quand Geoffrey et Romain jouaient au HCAS, leurs parents se dévouaient déjà à suivre leur parcours en tant que dirigeants. Une autre forme de bénévolat qui aura fait voyager Christine et Noël plus d’une fois : « A un moment, lui était en République Tchèque et moi aux Pays-Bas, déclare Christine. Il y a le bénévolat aux bars mais aussi en tant que dirigeant et à la table de marque. »
Cet engagement qui dure depuis 26 années leur a également permis de connaître des moments forts comme des mauvais moments. Leur meilleur souvenir, bien qu’il ne soit pas au Coliseum, restera tout de même « les finales de Coupe de France des Gothiques». Et leur plus mauvais, est en train de se dérouler cette année avec l’APH qui a été placé en redressement judiciaire en janvier dernier. « Notre déception cette année, c’est le Hand. Tout ce qu’il arrive au club, ça nous touche beaucoup. On avait un bon groupe et une grosse progression en terme de buvette. Et puis, on en arrive là, c’est un petit peu désolant. »
Aujourd’hui, Christine qui est âgée de 56 ans et Noël 69 ans, continuent de se donner corps et âme pour le bon fonctionnement des clubs. Mais ils ne sont pas seuls, pendant les matchs des Gothiques, les deux Amiénois sont accompagnés de leur fille et de leur belle-fille derrière la buvette : « Toute la famille Bault est au bar. On nous appelle le clan Bault (rires). »
Une belle histoire de famille qui n’est pas prête de s’arrêter tant que Christine et Noël Bault ne l’auront pas décidé : « Même si nos enfants, n’avaient pas fait de sport, nous aurions été quand même bénévoles. On a toujours dit que le jour où Romain arrêtait sa carrière, on continuerait probablement le bénévolat derrière. Dans la mesure où on aura toujours besoin de nous et qu’on nous donnera toujours l’accord, je pense que l’on continuera. »
Lou Fournier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr (archives)