JEUX OLYMPIQUES – Saliyya Guisse : « Je me dis que rien n’est impossible »

En marge du Meeting des trois sauts organisé par l’Amiens UC Athlétisme, l’athlète belge Saliyya Guisse est revenu sur sa performance au triple saut mais s’est aussi confiée sur son actualité à six mois des Jeux olympiques auxquels elle espère toujours participer.

Ce samedi 3 février, l’AUC Athlétisme organisait l’un de ses rendez-vous annuels avec le Meeting des trois sauts. Ce dernier débutait avec le triple saut féminin, où celui-ci fût remporté par Saliyya Guisse avec un saut juste au-delà des 13 mètres (13m01). L’athlète belge devançait deux autres sociétaires du club, Sangone Kandji (12m97) et Aminata N’Diaye (12m95). Un podium 100% amiénois qui s’est joué dans un mouchoir de poche. « Faire un triplé avec Sangone et Aminata, c’est vraiment quelque chose de chouette pour le club » se réjouissait-elle.

Malgré le fait qu’elle soit montée sur la plus haute marche du podium, Saliyya Guisse était quelque peu déçue de sa performance. « Cette saison, depuis que je saute sur élan complet, je n’ai pas sauté en dessous de 13,20m donc 13m01 c’est un peu en dessous de mes espérances. » Un résultat en deçà de ce qu’elle est capable de faire mais qui s’explique aussi par des problèmes de sciatique. « Je ne me suis pas très bien senti, c’était très compliqué parce que j’ai vraiment mal. Je ne sais que ce n’est pas très grave donc il faut passer au-dessus mais les douleurs sont là. »

Pour cette édition 2024, le Meeting des trois sauts a obtenu le label Challenger World Athletic, permettant aux athlètes qui y participaient de marquer davantage de points pour le ranking. Dans une année olympique, à quatre mois des Jeux, cela compte forcément beaucoup. Justement, Saliyya comptait sur cette compétition pour marquer le maximum de points, il y en avait 40 à aller chercher pour l’athlète de 27 ans. D’autant plus qu’elle n’avait jusque-là participé qu’à « des compétitions F en Belgique qui ne rapportent pas vraiment de points. » Après le concours, Saliyya Guisse avouait être « encore un peu loin [de Paris 2024] en étant réaliste. En tant que sportive, je me dis que rien n’est impossible. Mais honnêtement, c’est quand même loin, les minimas en Belgique sont très loin. Si j’arrive à faire les championnats d’Europe peut-être que c’est envisageable, on verra. »

J’ai de la chance d’avoir mes parents et mon copain derrière moi

Saliyya Guisse, athlète belge sociétaire de l’AUC

Dans le cadre d’une préparation à une grande compétition, que ce soit les championnats d’Europe ou les Jeux Olympiques, vient forcément la question du financement des athlètes. Saliyya a un avis bien précis sur le sujet, notamment parce que les choses sont différentes entre les deux pays. « En Belgique c’est un peu différent de ce qui se fait en France. Soit tu as un statut officiel et le Ministère qui est derrière toi avec l’ADEPS* qui finance un peu tout, soit tu n’as rien du tout. Moi je suis dans la LBFA, la Ligue Belge Francophone d’Athlétisme et j’ai une petite bourse de 500 euros. Avec ce montant, tu ne fais pas grand-chose sur un an, mais je ne me plains pas, c’est déjà ça. » En plus du soutien de son club belge et de l’AUC dont elle bénéficie, la triple sauteuse peut aussi compter sur le soutien indéfectible de ses parents, sa mère qui est son entraineuse et son père s’occupe de sa communication, qui l’accompagnent dans sa vie d’athlète de haut niveau. « J’ai de la chance d’avoir mes parents derrière moi qui m’aident financièrement, mais aussi mon copain. Notre situation nous permet de vivre normalement. » Pour Saliyya Guisse, « Etre athlète en ce moment c’est plus compliqué qu’il y a quelques années, les résultats sportifs ne suffisent plus. En fait c’est presque plus être influenceur qu’être athlète. J’espère que ça va évoluer parce que ce n’est pas évident. »

Saliyya Guisse se projette difficilement sur la suite de la saison, « je ne suis pas souvent épargnée par les blessures. Pour le moment ça va, j’ai juste un problème de sciatique. » La Belge a encore en tête la saison dernière qui a été chaotique selon ses mots, « ‘j’ai pratiquement fait une saison avec que des sauts mordus, même les sauts corrects l’étaient aussi donc c’était très dur de me situer et de savoir ce que je valais. » Mais cette saison, elle avoue se sentir plutôt bien, preuve en est, Saliyya Guisse a réalisé son record en Indoor avec un saut à 13m35 au meeting de Louvain. L’athlète s’est ainsi rapprochée de son record général qui est à 13m38, établi en extérieur à Nivelles en Belgique en 2019. Ses prochaines échéances seront probablement des meetings français puisque après les championnats de Belgique, il faut attendre la saison en extérieur pour avoir des meetings belges.

*ADEPS (Administration de l’Éducation physique, du Sport et de la Vie en Plein Air) : organisme qui encourage la pratique sportive pour la population francophone en Wallonie et à Bruxelles

César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

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