MIXITE : Ion Dobre au service des volleyeuses longacoissiennes

Arrivé afin de superviser l’équipe première du LAMVB en amont de la saison 2022-2023, Ion Dobre a métamorphosé le groupe, permettant à ce dernier d’atteindre, au terme d’un exercice maîtrisé, l’élite pour la première fois de son histoire. 

« J’ai commencé le volley-ball à l’âge de quatorze ans, maintenant à presque soixante je suis toujours là. » L’ancien joueur professionnel qui évoluait en Roumanie, son pays d’origine, a posé bagage dans l’hexagone en 1991 pour d’abord, coacher des équipes masculines. Un exercice qu’il réalisera avec dévotion pendant quatorze ans avant de basculer « par hasard » dans le secteur féminin. « J’étais en fin de contrat avec mon équipe masculine, je n’avais pas d’engagement fin juin et j’ai été contacté par l’équipe féminine du Hainaut qui m’a proposé de les entraîner. Je me suis dit que j’allais faire une année pour changer un petit peu et qu’après je retournerais sur le secteur masculin mais finalement je suis resté. » Aujourd’hui le technicien samarien se trouve à la tête du Longueau Amiens Métropole Volley-Ball depuis une saison et demie. Les résultats ne se sont pas fait attendre grâce, entre autres, à la patte Ion Dobre qui a gardé « le même fonctionnement depuis que j’ai commencé le métier d’entraîneur. » Après une première année accomplie et la promotion historique de l’effectif longacoissien en deuxième division française, celui-ci ne s’arrête pas de briller et pointe à la mi-saison 2023-2024, au second rang du classement. 

Femmes et hommes sur un même pied d’égalité

Au fil du temps et de ses passages au sein de différentes équipes, le franco-roumain a acquis une importante expérience d’entraîneur dans les deux catégories, masculines et féminines. Ce dernier, qui a côtoyé tout genre d’effectif, met un point d’honneur à ne jamais altérer sa manière d’exercer « Il y a plus ou moins une autre approche mentale mais un sportif de haut niveau reste un sportif de haut niveau, les stratégies et l’envie restent les mêmes. […] Ma façon de travailler, de passer les informations, de préparer les matchs, je ne la change pas parce que ce sont des filles ou des garçons. » Malgré « un petit peu plus de qualité physique chez les garçons qui font que le jeu est un peu plus puissant et rapide », celui-ci reconnaît qu’en termes de système de jeu, « le volley-ball féminin de très haut niveau commence depuis quelques années, à ressembler au volley-ball masculin. » Une évolution positive qui tend à réduire irréfutablement les inégalités de traitement des entraîneurs vis-à-vis des joueuses au sein de la discipline. 

« Il y a des règles que l’on respecte »

Même si dans le sport, être un homme à la direction d’une équipe composée de femmes est de nos jours monnaie courante, cela peut s’avérer astreignant sur certains aspects. Ion Dobre révèle cependant n’avoir « jamais eu de contrainte. Je n’ai ni changé de comportement, ni de caractère » depuis que celui-ci a pris les rênes d’effectifs féminins. Une façon de manager qui tient ses racines de l’ensemble de son parcours : « Je suis le produit de deux cultures, celle des pays de l’est et celle des pays de l’ouest. Je me suis formé dans ces deux cultures. Je ne sais pas si c’est un atout ou un désavantage, maintenant je suis quelqu’un qui a des principes auxquels je ne déroge pas. Je suis ouvert à la discussion mais comme je le dis toujours, c’est moi le responsable, c’est moi qui fais les choix. » Une association avec les joueuses du LAMVB basée sur « du respect des deux côtés » qui jusqu’à présent « se passe très bien » et porte ses fruits.

Finalement, peu importe le genre de l’entraîneur, du staff, des sportifs ou de qui que ce soit, ce qui prime avant tout, n’est ni plus ni moins la symbiose entre tous les acteurs du jeu.

Alexis Vaury
Crédit photo : Théo Bégler – Gazette Sports

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