ARBITRAGE : Les jeunes font le poids
Les 16 et 17 mars dernier, avaient lieu les championnats de France universitaires d’haltérophilie et de musculation. L’occasion pour certains étudiants amiénois de se former à l’arbitrage.
Jeudi 16 mars, 112 étudiants venus de toute la France s’affrontaient sur les plateaux d’haltérophilie amiénois. Le lendemain, 54 athlètes participaient à l’épreuve de musculation. 3 épreuves sont combinées pour les individuels. A commencer par le soulevé de terre (puissance), suivi des tractions (poids de corps), et enfin le kettlebell (résistance). S’en suit une épreuve collective, qui regroupe les performances individuelles, ajoutées à un relais, constitué de thruster et de gainage. Durant ces compétitions, plusieurs étudiants ont pu s’initier à l’arbitrage, comme Zélie Ako, en 1ère année de STAPS : « Je me suis inscrite en salle de musculation pour faire de la force depuis juillet 2022. Je fais également de la musculation. J’ai commencé à arbitrer cette semaine (lors des championnats de France universitaires, ndlr) ».
Un arbitre en haltérophilie est une personne chargée de faire respecter les règles de la compétition et de prendre des décisions impartiales lors des compétitions d’haltérophilie. Les arbitres sont généralement des personnes formées et certifiées par les fédérations. Lors d’une compétition, les arbitres observent les mouvements des athlètes et évaluent si les levées ont été effectuées correctement en fonction des règles de l’haltérophilie. Ils peuvent également décider si un athlète a commis une faute ou s’il a enfreint les règles, ce qui peut entraîner une disqualification ou une pénalité. Les arbitres jouent donc un rôle crucial dans la garantie d’une compétition équitable et juste pour tous les athlètes participants.
« Pour la compétition, on devait regarder si les mouvements étaient correctement réalisés. Il y a certains exercices où par exemple pour le soulevé de terre, ils devaient taper leurs poids à terre et cela fait partie des consignes, l’amplitude des mouvements également », explique l’étudiante. Au total, l’épreuve dure quatre minutes. Lorsque l’épreuve est réalisée, les arbitres confient les résultats à un jury. « Ils avaient un nombre de répétitions à faire, par exemple pour le soulevé de terre huit répétitions avec la plus haute charge possible. Donc les athlètes mettaient leurs charges et une fois les répétitions faites, ils pouvaient passer à une charge supérieure. Ils ont autant d’essais qu’ils veulent, tant qu’ils font les huit répétitions à la fin, avec une même charge validée. Si c’est validé on allait vers des secrétaires de plateau qui notaient la performance de l’athlète« , ajoute Zélie Ako.
Une formation sur le terrain
Pour devenir arbitre, les licenciés doivent découvrir le métier par le biais d’une formation. Pour y être éligible, il est généralement nécessaire d’être âgé d’au moins 18 ans et d’être membre d’une fédération d’haltérophilie reconnue. Ensuite, la formation théorique indique les règles pour les compétitions d’haltérophilie, la sécurité ou encore la protection de l’athlète. Pour la pratique, les stagiaires s’exercent lors de compétitions d’haltérophilie ou de musculation, afin d’acquérir de l’expérience et mettre pratique les connaissances acquises. A la suite de cette formation, les futurs arbitres peuvent passer une certification.
La compétition du 17 mars est donc un test pour la jeune femme de 18 ans, qui se forme pour une compétition académique le 13 avril. Lors des débuts de l’épreuve, Zélie Ako est stressée : « J’avais la pression, j’avais peur d’être trop ou pas assez sévère, j’appréhendais un peu. Et puis au fur et à mesure des passages, je me suis accommodée, j’ai pris confiance, et j’ai l’impression que ça s’est bien passé, c’était une bonne expérience« . L’étudiante, rassurée, se permet même d’encourager les athlètes, chose qui n’est pas forcément conseillée au départ. « On a eu un debrief la veille avec une partie théorique et pratique. On nous a dit que la priorité c’était d’arbitrer le plus impartialement possible et après si on voit que l’arbitrage se passe bien, on peut aussi encourager les pratiquants, leur dire ce qui est bien et moins bien, plutôt que de faire de l’arbitrage pur« , développe-t-elle.
A la fin des championnats, l’adolescente est satisfaite et souhaite poursuivre l’arbitrage. Cette formation pourra lui permettre d’officier aux championnats de France fédéraux en juin prochain. « C’est bien pour l’expérience d’une part. Et cela permet de découvrir la discipline sous un autre angle. Comme je suis athlète de force athlétique, le fait de voir l’arbitrage d’autres disciplines proches, cela permet de voir la discipline en étant plus objectif. Et pouvoir se corriger soi même […] Cela fait des expériences enrichissantes, et comme j’aime bien tout découvrir et être polyvalente, je pense que l’arbitrage c’était une bonne idée« , termine-t-elle.
Romain Ales
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports