HANDISPORT : Le sport pour sensibiliser au handicap

La Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées a été l’occasion pour l’Agefiph et le Fiphfp d’organiser les Handi’Hauts’Lympics à Amiens en novembre dernier.

La 26ème édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées a été l’occasion, le 17 novembre novembre dernier, de voir se tenir les Handi’Hauts’Lympics à Amiens, à la Halle des Quatre Chênes et pour la deuxième année consécutive. L’objectif de cette journée était de réunir « des employeurs privés et publics, des salariés, des personnes en situation de handicap, des partenaires autour des valeurs du sport, pour favoriser l’inclusion professionnelle » explique Ivan Talpaert, délégué régional Hauts-de-France de l’AGEFIPH*.

Tout au long de la journée, des initiations aux disciplines paralympiques étaient programmées avec des pratiques telles que le volley-ball assis, le parabadminton, le handibasket ou encore la boccia. Une mise en situation et sensibilisation au travers du sport qui permet avant tout de stimuler les participants mais surtout « de faire tomber les barrières du handicap, en jouant sur le côté ludique » comme nous l’explique Stéphanie Foulloy, chargée d’études et de développement à l’AGEFIPH.

Un constat et une volonté partagés par Isabelle Chavot, directrice territoriale du FIPHFP** sur le territoire des Hauts-de-France, pour qui « le sport est vecteur d’un esprit camaraderie et de compétition. Les Handi’Hauts’Lympics permettent de comprendre ce que vivent les personnes en situation de handicap. » Elle qui avait participé à l’édition lilloise, le 15 novembre dernier, exprimait d’ailleurs la difficulté « de se mouvoir en fauteuil roulant. J’ai essayé, c’est difficile, cela nécessite une certaine dynamique personnelle. » Au-delà de la mise en situation, il y a une prise de conscience évidente chez les participants, que ce soit dans le domaine du sport ou dans la vie de tous les jours : « on se remet en question sur l’accessibilité universelle et particulièrement l’accessibilité des bâtiments, on se demande si tout est aux normes » précise Isabelle Chavot.

«Tant qu’on ne l’a pas vécu de près ou de loin, on est en difficulté pour comprendre le handicap»

Isabelle Chavot
Directrice territoriale du FIPHFP

Une des participantes à l’événement, reconnaissait d’ailleurs avoir eu « des difficultés, en termes de ressenti, lorsqu’on m’a retiré la vue au molkky. Moi qui suis sportive, là, je n’étais pas sereine. Il y a de l’appréhension, on
redécouvre les disciplines sportives autrement et pour les déplacements, on a toujours le réflexe de se relever, que ce soit quand on est assis au volley-ball ou même en fauteuil pour le handibasket, ce n’est pas évident. »

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Une journée riche en apprentissages pour les participants, qui ont également pu découvrir des témoignages d’athlètes handisports, comme Kevin de Witasse Thézy, champion de para-athlétisme, champion de France sur
200 et 400 mètres, présent pour partager son expérience personnelle. L’Amiénois a notamment mis en avant le fait que « malgré le handicap, tout est possible. Il faut montrer que l’on est capable de faire, il ne faut pas se mettre de barrière : en mettre, c’est montrer qu’on a des limites. »

Sensibiliser au handicap et favoriser l’inclusion dans le monde de l’entreprise, tels étaient les objectifs de cette journée. L’utilisation de la pratique sportive comme outil permet d’effacer les barrières et de réaliser des mises en situation qui facilitent la compréhension du quotidien des personnes en situation de handicap. Un enrichissement,
souvent, mutuel, dont chacun ressort grandi.

*Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
**Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique

César Willot
Crédit photos : Louis Auvin – Gazette Sports

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