PORTRAIT – Pascal Labize : « C’est un travail en équipe »

Pascal Labize nous a accordé un long entretien. Au cours de nos échanges, il est revenu sur la spécificité du travail d’un kinésithérapeute auprès de sportifs.

En quoi consiste, exactement, le travail d’un kiné auprès des sportifs ?

Il y a plusieurs possibilités. Il y a les gens que je reçois au cabinet. C’est, classiquement, comme n’importe quel kiné, même si les objectifs ne sont pas tout à fait les mêmes que pour une personne lambda, ça demande peut-être un peu plus d’exigence. Il s’agit de faire un bilan et de proposer des solutions pour atteindre un objectif que l’on essaie de définir ensemble, en faisant en sorte que ce ne soit pas disproportionné.

Et avec l’athlé, il y a deux événements différents. Il y a les stages d’entraînements où je les accompagne. Ça va être de la gestion de petites blessures, accompagnement sur le terrain d’entraînement et soins de récupérations parce que sur ces stages, ils doublent les séances, ils en font un peu plus.

Et sur les compétitions, il y a plusieurs lieux. Il y a les soins qu’on va faire à l’hôtel, où l’on va essayer de faire qu’ils soient le plus possible à 100% avant la compétition. Il y a aussi les soins de récupération pour les athlètes qui ont différents tours à passer, qui sont inscrits sur différentes disciplines. Et il y a tout ce qui va se passer au stade d’échauffement. Cela va être pas mal de mobilisation articulaire, il y en a qui aiment se faire masser, même si ce n’est pas toujours très recommandé. On essaie de les accompagner jusqu’au bout.

Comment se fait l’articulation avec les entraîneurs ?

Il faut gagner sa place, gagner leur confiance. Ils ont tendance à vouloir tirer sur la corde au maximum. Donc on a un peu un rôle de modérateur. Il faut gagner leur confiance parce qu’ils ont des connaissances de par leur expériences. Donc il faut s’imposer.

On a souvent tendance à dire que quand il y a des blessés, c’est le médical qui est responsable. Sauf que souvent, ceux qui les blessent, ce sont les entraîneurs, mais ils ont du mal à l’entendre.

Quel est la différence entre le travail du kiné et celui du préparateur physique ?

On va accompagner les athlètes plus finement sur de la posture, sur de la gestuelle, mais sur la préparation physique globale, ils ont la compétence, donc c’est un travail en équipe, en fait.

Mais, par exemple, à la Toussaint, il y a un stage qui s’organise à Liévin avec tous les juniors de l’équipe de France, on fait des évaluations physiques. Il s’agit de tests avec dynamomètres de force, on va mesurer des amplitudes. Ce que ne fait pas toujours le prépa physique. C’est vraiment sur le plan médical, on va échanger avec des podologues, des médecins. Et de là, découle un bilan qui va établir des déficits, des choses à compenser et c’est là que le préparateur physique arrive.

À l’inverse, à la sortie de blessure, la réathlétisation qui est un travail en collaboration.


Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports

Leave a Comment

Your email address will not be published.

Start typing and press Enter to search