Jeux Olympiques : Un élan indispensable pour le bénévolat ?

Avec une capacité à fédérer un nombre important de bénévoles, les Jeux Olympiques et Paralympiques font figure d’exceptions et masquent une triste réalité : le monde du bénévolat est en souffrance et en pleine mutation.

Certes, le nombre de bénévoles en France reste très important (selon une étude France bénévolat 20 millions de bénévoles, soit 1 Français sur 4 donne de son temps à une structure associative), mais cet engagement est en mutation profonde. C’est plutôt une évolution des comportements et de la durée d’engagement des bénévoles que l’on peut observer et qui interroge.

Pour Denis Chatelain, président de l’Amiens Sport Tennis de Table et bénévole de la première heure « Les gens sont quand même de moins en moins concernés par les projets ou les associations, ils sont plus là en consommateurs plutôt qu’en acteurs ».

« Les gens sont quand même de moins en moins concernés par les projets ou les associations, ils sont plus là en consommateur plutôt qu’en acteur »

Denis Chatelain

Dans de nombreux clubs et associations sportives, ce sont avant tout les bénévoles les plus fidèles « le noyau dur », qui permettent de faire vivre les clubs. « Il y a beaucoup gens qui deviennent aujourd’hui bénévoles, qui viennent chercher quelque chose plutôt par intérêt que pour donner de leur temps » nous précise également Sylvain Pioli membre du conseil d’administration à l’Amiens Picardie Handball.

Même si le volume de bénévoles ne cesse d’augmenter, les associations sont aujourd’hui confrontées à un problème de fidélisation et d’implication. On constate à ce titre que seuls 17% des bénévoles interviennent de façon régulière au sein d’une association, c’est-à-dire un jour ou plus par semaine. « On a un petit groupe de gens qui sont très fidèles sur qui on se repose beaucoup. Ils vont continuer à rester fidèles, on les voit, ils viennent nous aider, je n’ai pas trop de souci sur ce noyau dur. C’est plus avec les adhérents un peu plus distants qui viennent juste-là de temps en temps au club pour jouer que j’ai des inquiétudes. Est-ce qu’ils reviendront ? Comment ils reviendront ? Ça je ne sais pas du tout » s’interroge Denis Chatelain.

L’exception des Jeux Olympiques

Là où l’engagement bénévole local semble être en perte de vitesse, les Jeux Olympiques, au même titre que les grandes compétitions internationales, ne connaissent pas en revanche ces difficultés. Pour mieux illustrer cet engagement, on estime entre 45 000 et 70 000 le nombre de bénévoles qui seront présents lors de l’édition 2024 des Jeux Olympiques à Paris. A Londres en 2012, 240 000 personnes ont postulé pour 70 000 places de bénévoles. Cette capacité de mobilisation des Jeux peut évidemment s’expliquer par l’ampleur de l’évènement. Pour Denis Chatelain « C’est un tel évènement, c’est tellement énorme et tellement mondial, qu’il y a une fierté des gens à participer à leur niveau. Je n’ai aucune inquiétude pour le bénévolat lors des JO ».

C’est un tel évènement, c’est tellement énorme et tellement mondial qu’il y a une fierté des gens de participer comme ils le peuvent.

Denis Chatelain

Sylvain Pioli partage cet avis « Trouver des bénévoles pour les JO c’est assez simple car il y a ce côté médiatique et prestigieux. Je pense que pour ce type d’événements internationaux, la demande est forte car tu peux croiser des athlètes de toutes nationalités donc culturellement c’est formidable »

Evènement à part, les Jeux Olympiques de Paris 2024 offriront de toute évidence une vitrine magnifique aux bénévoles et leur engagement. Ce sera aussi l’occasion d’encourager la démarche bénévole auprès du plus grand nombre et de pousser la mobilisation future. C’est en tout cas l’un des objectifs du comité d’organisation comme l’a précisé plusieurs fois Jean Castex alors délégué interministériel des JOP « Les Jeux doivent également être l’occasion d’encourager le bénévolat ».



Léandre Leber et Timothée Hallet
Crédit Photo : Gazettesports

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