TRANSITION ECOLOGIQUE : Quelle place pour les clubs amateurs ?

La transition écologique constitue aujourd’hui l’un des principaux défis auquel le sport amateur doit faire face. Il se mobilise d’ailleurs en ce sens, qui plus est dans une période extrêmement difficile où l’ensemble de son modèle économique est vulnérable. 

Face à l’urgence climatique qui se dessine depuis de nombreuses années, le sport amateur, au même titre que d’autres secteurs d’activité, cherche lui aussi à s’engager vers une transition écologique. C’est d’ailleurs une des priorités de la métropole d’Amiens, comme l’annonçait le vice-président chargé des sports Guillaume Duflot lors de son discours de présentation du « projet sportif métropolitain 2021-2026 » le 21 Janvier dernier.  

« Il y a déjà des clubs qui travaillent dans ce sens. Qui vont privilégier, pour les déplacements, le covoiturage. Il y a beaucoup de choses qui se font mais il faut créer une démarche collective pour que ce soit une préoccupation, une évidence, dans le fonctionnement au quotidien d’un club » soulignait alors Guillaume Duflot.

Il faut créer une démarche collective pour que ce soit une préoccupation, une évidence dans le fonctionnement au quotidien d’un club.

Guillaume Duflot

Cette prise de conscience écologique collective, qui dépasse le simple cadre du sport, pousse désormais les clubs à se questionner et repenser certaines de leurs pratiques. On parle ici d’initiatives du quotidien, qui, mises bout à bout, favorisent la transition écologique du sport amateur. Sylvain PIOLI, membre du Conseil d’Administration à l’Amiens Picardie Handball souhaiterait une mobilisation des clubs plus importante : « Sur la transition écologique je pense qu’on ne fait pas assez, il y a plein de choses qu’on pourrait améliorer ».

Même s’il ne dispose pas des mêmes moyens d’action que le sport professionnel, le sport amateur adopte déjà différents usages et pratiques éco-responsables. Le covoiturage par exemple, pratique indissociable du sport amateur, est déjà en soi une source de transition écologique. Les déplacements sont très souvent mutualisés et réalisés par les parents de licenciés ou par les clubs qui mettent à disposition des minibus.

Des actions anti-gaspillage comme c’est le cas à l’Amiens Picardie Handball peuvent également se mettre en place. Les plateaux repas n’ayant pas servi durant les événements sont ainsi distribués aux bénévoles, pour réduire le gaspillage d’une part et les remercier de leur investissement d’autre part. Des actions qui semblent anodines mais qui ont toute leur importance au vu du nombre d’associations sportives dans l’agglomération d’Amiens Métropole.

Tu te dis à un moment : est-ce que si on avait une gourde qu’on remplirait ça ne serait pas mieux ?

Sylvain Pioli

La consommation des bouteilles d’eau est également un réel sujet de préoccupation pour les clubs. « Nous on donne 1 bouteille d’eau par joueur et pour l’équipe adverse aussi, ce qui fait entre 4 et 5 packs d’eau à chaque match, sachant qu’on donne aussi aux entraîneurs, aux arbitres. Tu te dis à un moment est-ce que si on avait une gourde qu’on remplirait ça ne serait pas mieux ? » nous confiait Sylvain Pioli. Il est certain qu’il reste de nombreux progrès à faire, mais les choses évoluent dans le bon sens. On peut évoquer à ce titre le partenariat entre le LAMVB et Procter et Gamble, ces derniers fournissant 100 gourdes au club afin de réduire leur consommation de bouteilles.

Au-delà de ces actions, c’est le modèle économique du sport dans sa globalité qu’il faut repenser.  “Créer une approche transversale » comme le précise Guillaume Duflot, entre nouvelles pratiques éco responsable et modèle économique stable. Car oui, le sport amateur et la transition écologique ne sont pas incompatibles.

Quentin Ducrocq, Hugo Degl’Innocenti et Timothée Hallet
Crédits Photos : GazetteSports

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