Portrait – Faustine VAN DEN HOVE : « C’est une vie-passion »
Après une enfance passée sur la glace et un parcours étudiant qui l’a finalement ramenée à ce qu’elle connaissait le mieux, Faustine Van Den Hove s’exprime sur son histoire » d’amour » avec le patinage artistique.
Faustine a commencé le patinage artistique à l’âge de cinq ans et n’a pratiqué qu’à Amiens. Avec un grand frère qui faisait du hockey sur glace, la jeune femme explique avoir toujours « traîné » dans les patinoires, jusqu’au jour où : « J’ai dit à ma mère que je voulais faire pareil, mais avec une tunique et des patins blancs. Je suis arrivée sur glace… en combinaison de ski. » Coachée dans ses débuts par Patrice Macrez et David Devauchelle, elle a ensuite pratiqué sous l’œil expert de Fanny Cagnard. Celle qui est donc arrivée toute petite sur la glace et dans son plus bel accoutrement pour son premier cours, entame aujourd’hui sa vingtième année de patinage. Une discipline intense qu’elle aura poussée au point de faire de sa passion son métier.
Un parcours qui l’a faite revenir aux origines
Désormais, Faustine Van Den Hove, qui était autrefois élève de l’Amiens Patinage Club, est devenue la coach principale et responsable compétitions à temps plein. : « J’ai toujours voulu être entraîneure de patinage, mais on sait que ce n’est pas un métier facile, confie-t-elle. Je m’étais tournée vers des études de médecine. Mais le fait de ne plus pouvoir m’entraîner a eu de mauvaises répercussions sur moi et j’ai donc arrêté la médecine pour partir en STAPS. J’ai pu continuer à m’entraîner en parallèle et j’ai passé ma licence. » Faustine a dû apprendre à jongler entre études et passion, ce qu’elle a fait avec brio puisqu’elle a continué jusqu’au master dans l’espoir de devenir professeure d’EPS. Mais l’amour de sa discipline aura eu raison d’elle : « La ville et le club également m’ont appelé pour intervenir tant en hors-glace que dessus, et c’est là que je me suis dit que c’était ce que j’aimais. Par la suite, Fanny Cagnard a arrêté son poste, le club m’a rappelée pour prendre la relève et j’ai tout de suite dit oui. » Un retour aux sources qu’elle entretient maintenant depuis un an et demi malgré la difficulté du métier : « Il y a des moments plus durs que d’autres, des moments où on a envie de dire stop parce que c’est un sport qui est quand même compliqué. Mais la passion est toujours là et l’amour du patin aussi, donc on ne s’en lasse pas. »

Faustine Van Den Hove, coach de patinage artistique à droite avec Joseph Touati, son élève, à gauche.
Une transition faite en douceur
Faire de sa passion son métier peut être une bonne chose, mais cela a-t-il un prix ? Visiblement pas pour la jeune femme qui nous explique que la transition s’est faite naturellement, même si elle ne s’entraîne presque plus pour elle. Une nouvelle carrière qui l’a donc également poussée à mettre en place quelques nouvelles formalités : « Quand j’ai repris au club l’année dernière, j’ai entraîné des patineurs qui patinaient avec moi à l’époque. Il faut réussir à remettre de la distance entre entraîneur et patineurs. Ça s’est fait assez naturellement au final. » Faustine Van Den Hove a su allier passion et travail, et cela sans pour autant réellement changer ses habitudes, puisque ses horaires restent quasiment identiques à ceux de l’époque où elle était encore élève : « On s’entraîne avant l’école, le midi et après l’école. Les entrainements commencent à 6 h 20 et le soir, ça va jusque 19 h 30. Et le week-end, il y a aussi entraînement ou de la compétition. »
Le passage de pratiquante à entraîneur s’est ainsi fait en douceur. Mais selon la Picarde, le patinage artistique reste un sport « qui mériterait d’être plus reconnu au niveau de chaque ville, mais aussi au niveau national, car c’est un sport qui demande beaucoup d’investissement. » Faustine a pris cet engagement de devenir entraîneur, espérant faire mieux connaître cette discipline qui lui tient tant à cœur. En parallèle de tout cela, la jeune amiénoise fait preuve d’une motivation sans faille. Elle admet cependant, avec une pointe d’amertume, que l’image du patinage a été salie : « Il y a eu des pages sombres, notamment avec le récit des abus subis par Sarah Abitbol. » Mais malgré cette image ternie, Faustine exprime sa volonté de « remontrer la belle image du patinage ».
Une détermination à toute épreuve
Avec une telle volonté de redorer l’image de ce sport, celle qui a désormais pris son rôle à bras-le-corps fait également référence à l’importance du rôle des jeunes entraineurs qui sont, comme elle, dans l’envie de continuer à faire prospérer cette discipline. Lorsque l’on parle de faire connaître une pratique, cela signifie également qu’il faut réussir à élargir son public. Et pour cela, Faustine Van Den Hove met un point d’honneur à la pratique masculine : « Le nombre de garçons est assez faible au niveau régional et fédéral, mais si on regarde au niveau national ou international, on rencontre beaucoup plus de garçons. C’est un sport très physique qui demande autant d’efforts et de travail que le foot ou le hockey, si ce n’est même plus. » La coach de l’Amiens Patinage Club précise également que l’entrainement de ses élèves ne relève pas de différences lorsqu’ils sont enfants, mais que cela peut se faire ressentir lorsqu’ils atteignent l’adolescence : « C’est vrai qu’à l’adolescence, le corps d’une jeune fille change, elle aura tendance à plus perdre ses repères, on a besoin de revenir parfois sur des choses basiques, tandis qu’un garçon, une fois que la puberté est passée, c’est plus facile car il ne perd pas « la notion de son corps ». Souvent un garçon évolue plus vite qu’une fille. »
Une différence de gestion des entrainements est-elle inévitable selon le sexe des pratiquants ? Visiblement pas pour la Picarde : « Le management ne différencie pas selon le fait que ce soit une fille ou un garçon. Ça vient surtout de la personne en elle-même. On peut avoir deux filles et ne pas les entraîner de la même manière, pour autant, on peut aussi avoir une fille et un garçon et le faire de la même manière. Pour moi, le coaching s’adapte vraiment à la personne. » L’adaptabilité et la pédagogie sont de rigueur pour subvenir au mieux aux besoins des élèves, tel que Joseph Touati, dont nous avions pu réaliser le portrait en décembre dernier.
Faustine Van Den Hove a donc visiblement encore de belles années devant elle et une carrière prometteuse dans le monde du patinage artistique, avec une réelle volonté de s’investir dans cette discipline et auprès de ses élèves.
Lou Duminil, avec Léandre Leber
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports.fr
Van den hove
2 semaines agoOui Faustine continue ta passion tout est devant toi