ÉDUCATION AUX MÉDIAS : L’addition des addictions

Nous, élèves de 4e3 du collège Auguste-Janvier d’Amiens, avons reçu dans notre classe Thomas Vicaine, spécialiste des addictions à l’association Le Mail. Grâce à ses explications et à son témoignage, nous comprenons mieux ce phénomène complexe. Et la façon de s’en protéger.

Thomas Vicaine travaille sur les addictions depuis six ans. Il s’est beaucoup intéressé à ce sujet pour plusieurs raisons : il voulait aider les personnes et les accompagner. Cela fait quatorze ans qu’il est éducateur mais il se concentre désormais sur les addictions. Il n’est pas soignant, il n’emmène personne à l’hôpital, il est dans l’accompagnement.

Son association, Le Mail, existe depuis 1975, elle a été fondée pour accompagner les personnes qui consomment des drogues, son ancien nom est Drogue 80. Cette association, donc située uniquement dans la Somme, correspond à Thomas car ses salariés « ne font pas la morale », mais ils accompagnent tous ceux dans le besoin en intervenant dans différents lieux (établissements scolaires pour de l’information et de la prévention, festivals etc.)

Partie rédigée par Paul, Emile, Sacha, Léopold et Samuel

Comment définir les addictions

L’addiction signifie avoir l’envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s’y soustraire. L’addiction désigne tout attachement nocif à une substance ou à une activité. Il existe énormément d’addictions, mais le plus souvent nous parlons de celles qui sont les plus nocives pour la santé comme le tabac, l’alcool ou encore les substances illicites.
Au passage, l’alcool et le tabac sont aussi des drogues mais autorisées par la loi, ce qui n’est pas le cas des stupéfiants.
Il existe beaucoup d’addictions différentes comme celle au sport. Ou encore, une qui est très importante qui concerne la nutrition, comme les troubles du comportement alimentaire, l’anorexie ou la boulimie. Il peut également y avoir une addiction aux médicaments, comme par exemple aux anti-dépresseurs.
Voici une des questions principales que l’on peut se poser : l’addiction est-elle une maladie ?
Pour Thomas Vicaine, l’addiction est une pathologie qui repose sur « la consommation répétée d’un produit ou la pratique anormalement excessive d’un comportement » qui conduit à une perte de contrôle de sa consommation ou pratique. C’est une modification de l’équilibre émotionnel.
Alors la réponse est oui, pour nous l’addiction est une maladie.

Une deuxième question fondamentale : y a t-il plusieurs niveaux d’addictions et est-ce que certaines sont plus fortes que d’autres ?
Lorsqu’on parle d’addiction, nous parlons de dépendance. Il existe trois dépendances différentes explique Thomas Vicaine : la dépendance physique, c’est-à-dire qu’à force de consommer un produit, le cerveau en a besoin pour fonctionner.
La dépendance psychologique : qu’est-ce que cela m’apporte ? Pour quelles raisons en ai-je besoin ? Puis pour finir, la dépendance comportementale : toutes les habitudes, les petits rituels que nous allons avoir.
Le niveau d’addiction est propre à chacun.

La dernière question que nous nous posons est : y-a t-il une différence entre passion et addiction ?
Si nous prenons l’exemple du sport, oui il y a la notion de plaisir dans la plupart des cas. Dans l’addiction, il n’y a plus cette notion. « Nous n’allons pas consommer ou pratiquer pour le plaisir mais pour ne pas se sentir mal, comme avoir un mal-être ou un manque. C’est cela qui fait que nous pouvons ressentir que nous passons de la passion à l’addiction » nous précise Thomas.

Partie rédigée par Loane, Anna, Capucine, Emelyne et Lina

Les origines

Tout d’abord, une addiction est la conséquence d’une activité quotidienne qui devient au fur et à mesure le plus gros centre d’intérêt d’une personne. Cela va avoir un impact sur sa vie, tel que ses relations familiales, ses études ou même sur sa santé. Pour qu’une addiction existe, un déclencheur est nécessaire, cela peut-être un mal-être, une réponse à quelque chose qui va par conséquent amplifier une pratique, la faisant basculer du plaisir au besoin.
Il existe plusieurs types d’addictions. On peut citer la cigarette, les produits de coupe (cannabis, héroïne, etc.), l’alcool, ou même, à forte utilisation, le téléphone. Le confinement a notamment augmenté le nombre de cas d’addictions, par le biais d’une « consommation plus solitaire, même si ce n’est pas très significatif » indique Thomas Vicaine.

Les addictions ne se répètent pas de manière héréditaire, ce sont différents facteurs qui vont créer une addiction chez une personne, comme le mauvais exemple familial d’une consommation. Tout cela peut inciter une personne à se lancer dans une consommation.
L’addiction peut mener à de sérieux problèmes : isolement social, manque d’argent, manque d’estime de soi ou bien encore un comportement violent envers les autres.

Partie rédigée par Diabé, Pierre D, Enzo, Milan et Robin

Les effets

Les effets des addictions sont multiples et chaque cas est différent. Tous les individus ont un rapport aux addictions qui leur est propre.
La santé physique et mentale peut être impactée par les diverses drogues, alcool, tabac et autres… Les drogues sont des substances à effets psychoactifs et d’après Thomas Vicaine, « elles modifient le fonctionnement du cerveau et l’affectent considérablement. »
D’autre part, certaines addictions, comme au tabac, n’ont pas un effet instantané, mais à long terme. De plus en plus d’effets et de problèmes se développent, pouvant engendrer des difficultés chez le consommateur.
Les addictions peuvent entraîner des conséquences sociales et sociétales très importantes.
« Par exemple, certaines personnes vont perdre leur emploi car elles sont arrivées alcoolisées ou sous l’effet d’un produit au travail et l’employeur décide de les licencier… » raconte Thomas Vicaine.
Malheureusement, certaines addictions sur une longue période peuvent être la cause d’un décès, par exemple le tabac. Cependant, des personnes sont parfois dans un tel mal-être qu’elles ont recours au suicide. Mais ce sont des personnes en grande difficulté.
D’après Thomas Vicaine, certains « addicts » éprouvent un manque qui déclenche de la frustration. Ils n’arrivent pas à le supporter, deviennent alors agressifs envers leur entourage et malheureusement cela peut-être la cause d’un drame.
Des addictions arrivent à rendre une personne « accro » plus violente, mais cela dépend de chacun, de son addiction et de l’état du manque.

Partie rédigée par Diana, Léonie, Dina et Charline

Comment agir contre les addictions ?

Pour soigner ou prévenir les addictions, il y a différents moyens comme des équipes de prévention, des suivis psychologiques, des traitements de substitution (remplaçant l’addiction), des démarches personnelles ou encore des établissements sociaux. Thomas Vicaine nous a expliqué que les problèmes d’addictions reviennent plus souvent chez les personnes en situation de régression sociale.

Le Mail possède son camion qui va à la rencontre du public, lors d’événements comme les festivals.

La plus grande partie des soins pour les personnes qui ont des addictions se fait sous forme d’une démarche personnelle, c’est-à-dire que c’est la personne concernée qui doit elle-même se rendre compte de son problème et y faire face.
Et pour essayer de les éviter, il faut réussir à doser de manière équitable toutes les passions de notre vie afin que celles-ci ne se transforment pas en addiction.

Partie rédigée par Pierre B , Alexandre, Lucas, Zélie et Titouan

Le soin

À l’association Le Mail, il y a une partie soins avec des professionnels de santé, comme des docteurs et des psychologues.
Thomas nous a dit que « nous ne sommes pas tous égaux face à l’addiction. » C’est pour cela que certains vont avoir besoin de soins plus lourds et de médicaments. Alors que pour d’autres, le fait de parler suffira.
Pour certains, cela peut durer des années, pour d’autres il faut plusieurs mois, voire seulement quelques semaines.

Le service prévention où Thomas travaille se fait avec des groupes, alors que pour les soins c’est un suivi individuel.
Thomas nous a aussi parlé de « l’auto-support », là ce sont d’anciens ou actuels consommateurs qui viennent discuter, échanger, s’aider et apprendre.

Partie rédigée par Erwan K, Erwan F, Baptiste et Théo

Les élèves de la classe de 4e3 du collège Auguste-Janvier, à Amiens. Avec leur professeur d’histoire – géographie, Audrey Dercourt.

Crédit photo : DR (Facebook Le Mail) / Vincent Delorme – Gazette Sports
Dessin à la Une : Titouan F, de la classe de 4e3

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