MIXITE : Le roller hockey féminin en plein essor : les Écureuils et les Green Falcons ouvrent la voie

Les deux clubs de la métropole amiénoise évoluant en Nationale 1, les Ecureuils d’Amiens et les Green Falcons de Pont-de-Metz, ont pour ambition de créer une section féminine à part entière dans leur club respectif à partir de la saison prochaine. Un projet réaliste mais qui nécessite beaucoup d’efforts pour y parvenir.

Le projet de créer ou de recréer une section féminine trottait dans les têtes des deux clubs depuis un moment. Les deux structures se démènent actuellement afin d’arriver à leurs fins : avoir une équipe réservée aux filles chez les Ecureuils d’Amiens comme chez les Green Falcons de Pont-de-Metz.

Les Ecureuils d’Amiens ont disposé d’une équipe féminine pendant une dizaine d’années et ce jusqu’à la fin de la saison 2021-2022. À l’issue de celle-ci, le club samarien s’est retrouvé confronté à « la fin d’une génération, et comme l’effectif était un peu juste durant l’exercice précédent, aujourd’hui nous n’avons plus d’équipe féminine dans un championnat 100% féminin » explique François Caron. “Cette équipe me tenait vraiment à cœur, la perdre a été dur.”

J’ai vraiment envie de revoir une équipe 100% féminine sur Amiens

François Caron, président des Ecureuils d’Amiens

Pour les joueuses restées au club, une entente a été trouvée avec le club de roller hockey de Lille pour qu’elles puissent continuer à jouer et à s’entraîner dans une équipe uniquement composée de femmes. Claudia Tison, joueuse au club amiénois a été chargée par son président de former un groupe de dix joueuses, qui évoluera en Nationale 2, et de trouver des financements privés. François Caron se veut confiant sur l’aboutissement de ce projet « “j’ai vraiment envie de revoir une équipe 100% féminine sur Amiens.”

Du côté de Pont-de-Metz cela pourrait être une première comme le confirme Benoît Oudar, coprésident du club des Green Falcons avec Antoine Demaret, « on a envie de créer une équipe exclusivement féminine pour la saison prochaine et on est sur le bon chemin. » Ce projet est à l’initiative des deux présidents messipontins. L’arrivée de deux joueuses supplémentaires au club en début de saison a été l’élément déclencheur, « on s’est dit qu’on se rapprochait d’avoir une équipe complète » explique Benoît Oudar. Actuellement, Pont-de-Metz dispose d’une gardienne, de cinq joueuses de champ et d’une hockeyeuse de Saint-Quentin, avec lequel le club collabore.

Un créneau pour les entraînements de l’équipe féminine est déjà trouvé pour la prochaine saison. Le club ne se met pas de pression pour créer cette nouvelle section : « si l’on doit passer par plusieurs étapes avant d’y arriver on le fera » indique Benoît Oudar.

Quelques freins aux projets

La création d’une équipe féminine au sein des clubs ne se fait pas sans difficultés. Le président des Ecureuils regrette que “ce n’est pas parce que le club a une équipe supplémentaire que la subvention donnée par Amiens Métropole, le département ou la région augmente.” D’autant plus que “le championnat féminin au roller hockey est un peu particulier avec deux matchs sur un même week-end, ce qui implique un certain coût au niveau du déplacement qui n’est pas négligeable”. D’où la recherche de financement.

Le roller hockey est une des rares disciplines à laisser place à la mixité. Ainsi des hockeyeuses peuvent intégrer une équipe masculine en compétition. Mais cela peut représenter un frein au recrutement de futures joueuses selon Benoît Oudar : “même si le style de jeu peut être similaire, c’est dans l’intensité, le physique ou le gabarit qu’il y a les plus grosses différences.” Avoir une équipe non-mixte au sein de sa structure est donc un plus non négligeable.

Cela n’empêche pas quelques joueuses de jouer avec des garçons. C’est le cas d’Elise Leuillier qui évolue régulièrement avec les Ecureuils d’Amiens en Nationale 3, mais aussi de Lilou Debeauvais et Maureen Mazurier qui font partie de l’effectif U20 des Green Falcons qui a remporté la médaille de bronze aux championnats de France le 30 avril 2023.C’est un véritable défi que se sont lancés les deux clubs afin de participer au développement du roller hockey, encore considéré comme un sport de niche et majoritairement masculin.

César Willot
Crédit photo : David Waquet – Gazette Sports et Bruno Charra

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