MIXITE : L’ultimate frisbee, un cercle ouvert à tous

Aujourd’hui, l’ultimate est un des rares sports collectifs mixtes. Il attire de nombreuses femmes, de par ses valeurs de partage. Immersion au sein du club Pick Hard Disk à Amiens.

Les 18 et 19 mars derniers, le Pick Hard Disk organisait la quatrième édition du tournoi des Chevaliers du Disque Rond au gymnase des Quatre Chênes. Quelque 70 joueurs ont participé à la compétition. L’occasion pour le club de pouvoir recruter, notamment chez les femmes, qui sont encore trop peu nombreuses, comme le confirme Alizée Leclerc, licenciée et secrétaire du club : « Avoir plus de filles serait un gros plus à l’heure actuelle. On est quatre, sachant qu’une est mineure. C’est plus difficile pour elle de jouer avec des grands. On aimerait accueillir plus de filles dans la tranche d’âge des 14-16 ans pour fonder une équipe junior« . Une formation de jeunes qui permettrait par la suite d’alimenter le vivier chez les séniors.

L’ultimate, sport basé sur l’histoire hippie, invoque le respect et le partage. La preuve en est que lors des compétitions, les deux équipes s’auto-arbitrent. Au terme de chaque rencontre, les formations se réunissent pour débriefer. La mixité est également une des grandes valeurs de la discipline. Des catégories masculine et féminine existent tout de même, mais la compétition « open » prime. « Le mixte, c’est 3 ou 4 filles par équipe obligatoirement. On a des signes au début de chaque mise en jeu pour se dire combien de personnes on met sur la ligne, et on est obligé de faire matcher les hommes et les femmes de chaque équipe« , explique Oscar Dupas, président du club amiénois.

Dans les compétitions mixtes, le nombre de femmes et d’hommes doit être égal dans chaque équipe.

Le fait que l’ultimate soit un sport sans véritable contact attire de nombreux licenciés. « Cela permet de faire un sport sans se blesser, c’est mieux que de sortir d’un entraînement sans se faire mal« , assure le dirigeant. Avis partagé par la secrétaire du club : « il y a quand même des contacts, qui peuvent parfois être violents, mais le but c’est qu’il n’y en ait pas et cela apporte une touche en plus pour attirer les filles« . La jeune femme de 22 ans indique également que le sexisme n’est pas présent dans le club samarien, qu’elle considère comme une famille, mais trouve une seule différence, au niveau du jeu : « D’un point de vue physique, c’est très regroupé par sexe, garçons d’un côté et filles de l’autre, et des fois il n’y a pas trop l’effort, à partir d’un certain moment, de mélanger alors que cela apporte beaucoup de choses de jouer entre filles et garçons« .

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Un club qui intègre les femmes

Anaïs Vindevoghel, licenciée au club, pratiquait l’athlétisme avant de se tourner vers l’ultimate. Passer d’un sport individuel à collectif était une de ses priorités. « Je voulais partir sur un sport d’équipe et partir sur cette question de mixité qui m’intéressait beaucoup. En athlétisme c’était catégorisé. La mixité je trouve ça bien, et dans un monde qui évolue c’est intéressant, puis on fait des bonnes rencontres et on progresse« , précise-t-elle. La professeure des écoles avoue tout de même qu’au niveau physique, « les garçons sont plus forts, on va dire, mais ça nous met du challenge« .

La joueuse de 24 ans affirme que lorsqu’en pleine rencontre, si son équipe est menée au score, « on ne va pas hésiter à mettre que des garçons pour ajouter des points« . Puis ajoute également que parfois, les filles ne reçoivent pas de passes de la part de leurs partenaires hommes, mais elle « ne trouve pas ça dérangeant. Il faut accepter qu’on ait des qualités et des défauts. Après, en discutant, ça s’arrange« . La jeune femme se sent valorisée au sein du club et ne regrette pas son choix d’intégrer le Pick Hard Disk : « On est vraiment une famille, on connait nos niveaux, on va décider comment améliorer, et ça fait notre force. On sent que les garçons veulent qu’on progresse, c’est plaisant« .

Découvrez le reportage vidéo réalisé par nos équipes

Romain Ales
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports
Montage / réalisation : Quentin Sezille

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