ARBITRAGE : EN SALLE OU SUR GAZON, IL FAUT S’ADAPTER

Acteurs indispensables au bon déroulement des matchs, les arbitres, comme les joueurs, sont vigilants aux changements qui interviennent lorsque la saison hivernale indoor succède aux matchs sur gazon.

Au hockey sur gazon, la saison de championnat qui débute en septembre et s’achève au printemps est interrompue lors de la période hivernale pour laisser place à un championnat en salle d’une durée de deux mois. Comme les joueurs, les arbitres doivent donc s’adapter aux différentes règles, caractéristiques du terrain et situations de jeu.

Ludovic Delille, arbitre officiel, affilié à la Fédération Française de Hockey, explique d’abord comment il est devenu arbitre : « C’était une façon pour moi d’arriver à un plus haut niveau par rapport à quand j’étais joueur. J’ai travaillé il y a une vingtaine d’années pour le club de Cambrai et on a passé quelques formations puis avec l’arbitrage en matchs, de fil en aiguille je suis arrivé à ce niveau-là. » Pour l’homme en noir, que ce soit en salle ou sur gazon, les règles du hockey diffèrent assez peu.

Ludovic Delille, arbitre officiel, affilié à la Fédération Française de Hockey.

« Les formations démarrent souvent très jeunes en interne, au niveau des clubs et ensuite, c’est toujours la même chose, avec la pratique, l’expérience arrive. Il faut une bonne connaissance des règles. Nous avons des briefs, des débriefs. En salle, les joueurs n’ont pas le droit de lever la balle, sauf pour marquer un but, ce qui est autorisé sur gazon. Et le terrain est beaucoup plus petit, c’est une moitié de terrain gazon, le jeu est plus physique, rapide et fluide. » 

Il y a cependant des différences au plus haut niveau. « Au niveau international, la Fédération suit les arbitres et ceux-ci agissent parfois différemment, dans le sens où ils laissent jouer plus souvent car les joueurs contrôlent mieux leur jeu et savent mieux ce qu’ils font. On peut voir certains joueurs en France qui savent réaliser des gestes techniques que tous ne peuvent pas faire. »

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Le recrutement au sein des clubs

Rémy Delavenne, de l’Amiens SC Hockey, est le coach de l’équipe première pour la saison en salle 2022-23. Il donne le point de vue du club vis-à-vis de l’arbitrage. « À l’ASC, nous avons un arbitre qui s’appelle Antoine Boussemart, c’est un arbitre officiel de la Fédération Française de Hockey. Il y a des sessions de recrutement, de stages, appelés PEF au sein du club, des initiations à l’arbitrage pour informer les jeunes et pourquoi pas avoir des carrières dans ce domaine, ça peut être intéressant. Même si c’est toujours compliqué car l’arbitre est souvent celui qui est mal vu, qui est méchant s’il ne siffle pas comme on en a envie… » 

Rémy Delavenne, de l’Amiens SC Hockey, est le coach de l’équipe première pour la saison en salle 2022-23.

Le coach amiénois voit aussi comme un avantage le fait qu’au hockey, il y a deux arbitres sur le terrain. « Je pense qu’avec ça, il y a plus de chances de ne pas passer à côté de certaines choses. Ces deux arbitres sont complémentaires et cela permet de voir plus de choses et d’être plus correct et exigeant envers les joueurs. Donc je pense que c’est un point positif pour le hockey. »

« Les façons de voir le jeu diffèrent entre joueurs et arbitres. »

Les joueurs aussi doivent s’adapter. Nicolas Faille, capitaine de l’Amiens SC, estime de son côté que « la principale différence est de ne pas avoir le droit de lever la balle (comme le disait Ludovic Delille, ndlr), c’est une grosse différence. Et au gazon, on a le droit de frapper la balle, d’effectuer des gestes techniques comme le shoot ou la raclette qu’on n’a pas le droit de faire en salle. Ça change beaucoup de choses, notamment la défense. En salle, on défend avec la crosse baissée, toujours au sol, c’est ce qui fait qu’offensivement, on doit adapter notre jeu pour contourner l’adversaire et éviter tout contact avec le défenseur. En salle, nous gardons plus la balle et nous faisons tourner, comme au handball, autour de la zone, pour pouvoir trouver l’espace sans forcer et sans faire de fautes. »

Nicolas Faille (à droite) est le capitaine de l’équipe première de l’Amiens SC Hockey.

L’ex-international en équipe de France jeunes évoque également la relation entre les acteurs du terrain et ceux qui officient au sifflet. « Les façons de voir le jeu diffèrent entre joueurs et arbitres. C’est toujours difficile en tant que joueur, on a toujours cette envie de gagner qui prend le dessus et c’est dur d’être honnête ! Je pense que l’arbitre aussi voit des choses que nous, on ne voit pas. Je pense qu’il faudrait aider les arbitres à comprendre comment les joueurs voient le jeu, ce qui fait qu’on sera sur la même longueur d’onde et qu’on pourra plus facilement comprendre les décisions arbitrales. Je dirai qu’au hockey, on est un peu dans l’entre-deux entre le football et le rugby. On a comme au football, cette envie d’aller parler avec l’arbitre mais comme au rugby, on a toujours ce gros respect. Ils restent maîtres du jeu. »

Rédaction : Maxime Vauchel
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports

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