SPORT ET ENTREPRISE : Metarom va goûter à la Route du Rhum

L’entreprise de Boves, spécialisée dans les arômes naturels et le caramel, prendra la mer en novembre. Elle est partenaire de Marc Guillemot, l’expérimenté skipper breton au départ de la 12ème Route du Rhum. Céline Hocquet, directrice générale de Metarom France, évoque ce défi auquel les salariés sont associés.

Fleury-Michon et Philippe Poupon, Groupama et Franck Cammas, Banque Populaire et Armel Le Cléac’h, Sodebo et Thomas Coville… L’univers de la course au large regorge d’exemples de skippers indissociables, dans l’inconscient collectif, des grandes marques qui les ont accompagnés dans leurs tours du monde ou leurs transats au long cours. Metarom n’a pas cette prétention-là, car le partenariat entre l’entreprise de Boves, dans la métropole amiénoise et Marc Guillemot pour la Route du Rhum qui s’élancera le 6 novembre de St Malo, est a priori un « one shot ».

En tous les cas, il s’inscrit « d’abord dans une rencontre de territoires, entre des Picards et des Bretons, explique l’Amiénoise Céline Hocquet, directrice générale de Metarom France. « Pendant la période du Covid, le dernier Vendée Globe a été pour moi une bouffée d’oxygène. Suivre ces gens en mer, dans les conditions que l’on connaît, a été juste magique ! »

Et la comparaison entre le confinement des navigateurs en solitaire et celui que chacun vivait à terre lui a « donné beaucoup d’énergie. Je me suis dit que le partage avec des skippers était quelque chose qui pouvait nous apporter une autre manière de regarder les choses, au niveau de l’entreprise, pour l’authenticité surtout. On a compris que le monde était amené à changer, ça s’accélère d’ailleurs depuis. Il y a, je trouve, un très beau parallèle entre ce que vit un skipper, l’adaptation qu’il doit réaliser et ce que l’on vit dans l’entreprise. » 

Pour Céline Hocquet, directrice générale de Metarom France, Marc Guillemot a, comme son entreprise, « ressenti la nécessité d’innover ».

De là à passer à l’acte en nouant un partenariat, pour une course mythique, avec un « vieux loup de mer », il y avait quand même du chemin, effectué pas à pas par cette dirigeante de société. “Marc, je l’ai rencontré par le biais de son épouse il y a quelques années. J’ai été charmée par sa simplicité, son humilité, son expérience de skipper qui a connu l’époque Tabarly à ses débuts pour se retrouver dans ce qu’est devenu ce milieu aujourd’hui. Il est d’une génération qui a beaucoup de richesses humaines à transmettre. Et puis il a eu ce projet. Il a avancé, travaillé à St-Philibert (Morbihan). Avec sa volonté de concevoir son bateau différemment et ensuite le deuxième projet : lui faire prendre le départ de la Route du Rhum. Et c’est là que Metarom s’est associé, pour que ce soit le bateau Metarom.”

“Dans l’agroalimentaire, on a ressenti aussi la nécessité d’innover, de développer l’éco-conception. Donc avec Marc, on se posait les mêmes questions mais avec des angles de filières différents, poursuit la directrice générale de Metarom France. Je me suis dit qu’on avait plein de choses à échanger. Le premier nom de son bateau, c’est Dazeilad, qui signifie “alternative” en breton. Parce qu’il y avait une recherche d’alternatives pour le construire, comme nous, pour proposer à nos clients des ingrédients différents, qui répondent aussi aux besoins des consommateurs d’aujourd’hui. »

« Pas le dada de la direction mais bien l’aventure d’une entreprise. »

Céline Hocquet, DG de Metarom France

Et le tout « avec une dimension à la fois collective et individuelle. On a échangé avec Marc à ce sujet : vrai ou faux solitaire ? (*) Il faut être bien avec cette solitude. Même si chacun vit des choses collectivement, il y a une somme d’individus qui ont besoin de trouver leur propre équilibre. Une entreprise prend les vagues, doit tenir en équilibre et y prendre plaisir. Le skipper est un bel exemple… Donc il y a l’engagement de l’individu rendu possible par un collectif car son bateau, il ne l’a pas construit tout seul. Et une course, même en solitaire, on ne la réussit pas tout seul non plus” constate Céline Hocquet.

Selon elle, « si Metarom a très bien résisté à la période Covid, c’est grâce à l’engagement très fort des salariés, remarquables dans la manière de s’organiser et de réagir face à la situation. Donc j’avais envie de les remercier, avec quelque chose d’extraordinaire et de facilitant. Parce que la période Covid a changé pour nous tous la façon de communiquer, de créer du lien, de se rapprocher. Donc j’ai eu le besoin de leur permettre de revivre quelque chose ensemble. Et de le partager, pour que ce ne soit pas le dada de la direction générale, mais bien l’aventure d’une entreprise qui est partenaire d’un skipper qui nous transmet des choses, qui a besoin d’énergie et qui nous en donne. »

En quête de notoriété

C’est ainsi que Marc Guillemot est venu sur le site, à Boves (NDLR : mi-juin). « Les collaborateurs ont pu échanger avec lui sur son métier, sa manière d’envisager le monde d’aujourd’hui, sur ce que signifie pour lui de faire ce type de course. En quoi il attrape aussi, en venant ici, une énergie des collaborateurs. Il y a eu une osmosese félicite Céline Hocquet. Il faut préciser que le 6 mai dernier, quand le voilier Metarom – MG 5 a été baptisé à La Trinité-sur-Mer, « un certain nombre de salariés ont pu y aller. Ils ont rencontré Marc. Et découvert le bateau que j’ai vu également pour la première fois. Puis le challenge de pas, en partenariat avec Wellness Training, a permis à un grand nombre de salariés de jouer, en marchant ensemble pour faire le plus de pas possible. La récompense ? Huit équipes peuvent aller en Bretagne pour monter sur le bateau, tour à tour. »

Suite à quoi Marc Guillemot va entrer dans une période de courses et d’entraînements plus intense. Jusqu’aux derniers préparatifs pour le départ : « on proposera à des clients de nous accompagner à St Malo. Et ensuite, pendant la course, des vidéos seront relayées sur nos canaux internes. Mais là, on est train de voir pour créer une page Instagram qui nous permettra d’être focus sur la course, sans être seulement sur un réseau interne » sourit Céline Hocquet.

La preuve que l’entreprise bovoise, « connue dans le B2B (NDLR : relations inter-entreprises) du milieu alimentaire, particulièrement des entreprises qui travaillent dans le sucré, mais inconnue du grand public », a envie « de trouver une notoriété qu’on pourrait utiliser pour mieux valoriser tous les travaux d’innovation de notre R&D (NDLR : Recherche et Développement) et d’avoir des canaux de communication plus développés, pour atteindre les gens qui se posent les mêmes questions que nous. Pour ça, on a besoin de notoriété, alors un événement comme la Route du Rhum fait sens” affirme une cheffe d’entreprise qui a coché depuis longtemps sur son agenda le dimanche 6 novembre 2022, le jour où « son » catamaran, barré par Marc Guillemot, larguera les amarres en direction de la Guadeloupe.

Vincent Delorme (avec Léandre Leber)
Crédits photos : DR et Léandre Leber – Gazette Sports

(*) : Vrai faux solitaire est d’ailleurs le titre du livre de Marc Guillemot, co-écrit avec Christine Vannier, paru en 2009 chez Glénat.

Marc Guillemot en bref 
63 ans. Port d'attache : La Trinité-sur-Mer (Morbihan). 
Vendée Globe 2008/09 : 3ème (après avoir secouru Yann Eliès, gravement blessé). 
Route du Rhum - 2002 : 2ème IMOCA - 2010 et 2014 : 3ème monocoques 60 pieds - 1998 : 4ème - 2006 : 7ème IMOCA
Transat Jacques Vabre 2009 : vainqueur avec Charles Caudrelier. 2013 : 2ème IMOCA avec Pascal Bidégorry etc.
En savoir + sur Metarom
Metarom aura 70 ans en 2023. Metarom Group est implanté dans dix pays. Et sa filiale Metarom France, qui travaille avec 40 pays, est installée à Boves, dans la métropole amiénoise, depuis 2004, suite au regroupement de plusieurs sites du Nord, de l’Est et de la région parisienne. Céline Hocquet dirige depuis dix ans ce site qui est la première force de vente du groupe et qui compte aujourd’hui 147 salariés.
V.D. 

1 Comment

  • François JOLIVEAU -CDVoile de la Somme-
    2 ans ago Reply

    Le CDVoile de la Somme et ses 9 clubs de Voile samariens restent à la disposition des entreprises « branchées VOILE » pour leur indiquer des pistes d’actions LOCALES vraiment utiles et cohérentes.
    L’exemple cité dans cet article un l’exemple parfait (comme d’autre à l’échelle de la Ville d’Amiens …) d’une perte de temps et de moyens qui auraient pu être consacrer à faire évoluer la situation de nos pratiques VOILE.
    Cependant, rien n’est jamais perdu et les navigateurs savent trouver des ressources et de l’énergie dans l’adversité.
    Le CDVoile de la Somme attend, avec espoir et une relative impatience, des retours positifs à son appel de partenariat. Tout reste possible !
    Cordialement
    François JOLIVEAU -CDVoile de la Somme-
    06 08 78 84 41

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