SPORT HANDICAP : Le sport mode d’emploi après un AVC

Se reconnecter à son corps, voire reprendre le sport est possible après un AVC. Mais une rééducation encadrée est nécessaire.

Il est essentiel d’effectuer des exercices de rééducation après un AVC pour améliorer la mobilité. Un programme d’exercices régulier est l’une des meilleures façons de poursuivre la récupération après être sorti de la rééducation hospitalière : « il est important de reprendre le sport pour permettre une récupération quasi totale de son corps » assure Antoine Nicod, enseignant en activité physique adaptée à l’Institut de soins de Breteuil (Oise), spécialiste de la rééducation et de la réadaptation par l’activité physique. Il intervient auprès des personnes en situation de handicap ou de personnes atteintes de maladie chronique ou de longue durée. La reprise du sport doit être rigoureusement encadrée par des kinésithérapeutes et des médecins de rééducation. « Et c’est précisément l’entraînement du corps, la répétition des exercices qui va agir positivement » précise Antoine Nicod.

Stimuler pour mieux récupérer

Bien entendu, l’aptitude au sport ou l’envie de pratiquer une activité sportive ne sont pas garanties après un AVC. Les conséquences motrices, sensitives et cognitives sont très variées, elles s’accompagnent d’une désadaptation à l’effort, du fait de l’alitement et des troubles fonctionnels. Après un AVC, l’objectif est clair : diminuer les facteurs de récidive en retrouvant la forme. Pour cela, la mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique adapté et le contrôle de l’alimentation, avec une bonne hygiène de vie, sont essentiels.

« L’objectif de prise en charge en rééducation est d’optimiser la qualité de vie. »

Antoine Nicod

Ce n’est pas tout : l’exercice physique a lui aussi un rôle crucial à jouer. « L’objectif de prise en charge en rééducation est d’optimiser la qualité de vie et l’autonomie des personnes vivantes avec un handicap » explique l’enseignant en activité physique adaptée.  La rééducation fait appel à une équipe pluridisciplinaire composée de masseur-kinésithérapeute, enseignant en Activité Physique Adaptée, ergothérapeute, psychomotricien, entre autres. L’important est de stimuler un maximum de partie du corps de façon à récupérer le plus possible de capacités. Après un AVC, la plasticité cérébrale perdure, et plus on va la stimuler, plus on a de chances d’améliorer ses capacités d’attention, d’équilibre, d’endurance; Il va donc être important d’avoir un programme adapté lors de cours particuliers.

Programme personnalisé en institut

Antoine Nicod intervient en Soins de Suite et de Réadaptation (SSR). Son établissement est spécialisé dans la rééducation neurologique, la réadaptation de la personne âgée, la rééducation et réadaptation polyvalente. La structure comprend 66 places en hospitalisation complète dédiée aux affections neurologiques, 33 places aux affections de la personne âgée polypathologique et autant à la rééducation polyvalente. Il y a aussi un service hôpital de jour. Il est important de commencer une prise en charge précoce post-AVC afin de récupérer au mieux les fonctions dans le cadre des séquelles d’un AVC.

L’activité physique est recommandée pour lutter contre le déconditionnement cardio-respiratoire, améliorer l’état physique et l’indépendance du patient. Le plus souvent il effectue « du renforcement musculaire des membres inférieurs et supérieurs pour améliorer leur force musculaire, afin qu’ils gardent une mobilité fonctionnelle, précise Antoine Nicod. Les exercices proposés ont un impact favorable sur les performances de la marche et ou de la préhension en cas d’atteinte du membre supérieur. En tant que professionnels de santé dans le sport, nous sensibilisons les patients au Handisport. »  

Une aide à domicile

Antoine Nicod intervient par ailleurs chez les particuliers, pour une structure de service à la personne. Avec une prise de rendez-vous hebdomadaire : « je vais chez une personne qui a fait un AVC et qui a pour objectif de reprendre une activité physique et de perdre du poids. Je réalise alors des séances de renforcement musculaire sous forme de circuit-training pour travailler sur l’ensemble du corps. »

Faire de la marche à vitesse de confort au moins 30 minutes trois fois par semaine est par exemple bénéfique. Le sport permet aussi de rencontrer d’autres personnes, de rester inséré. L’aspect social du sport a en effet un rôle très important pour lutter contre la dépression puisque les personnes ayant une pathologie éventuellement invalidante ont tendance à se refermer sur elles et chez eux alors qu’au contraire il faut essayer d’en sortir. « Je ne pourrai pas donner de délai pour voir une perte de poids avec les exercices. Mais dans une rééducation intensive avec des exercices adaptés de réentrainement à l’effort et de renforcement musculaire tous les jours, il y a forcément des aspects bénéfiques dans la capacité physique des patients » estime Antoine Nicod.

Julie Michel
Crédit photo : Julie Michel Gazettesports.fr

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