SPORT ET ENTREPRISE – CIT Dessaint tisse sa toile sur grand écran

L’entreprise amiénoise CIT Dessaint signe les costumes de « Marinette », film en cours de tournage dans la région sur la vie et la carrière de Marinette Pichon, première star féminine du foot français.

« On a déjà travaillé pour des tournages de films, mais je n’ai jamais vu ça ! » Philippe Dessaint, à la tête depuis une trentaine d’années de CIT Dessaint, entreprise familiale centenaire, implantée rue Maberly à Amiens, n’en revient pas du travail que représente la commande à honorer pour le film « Marinette », premier biopic sur une sportive française. En l’occurrence Marinette Pichon, 112 sélections et 81 buts en équipe de France féminine de foot, entre 1994 et 2007.

« Tout a commencé à partir de Cerise (NDLR : le personnage de la pub de Groupama dont la tenue est signée CIT Dessaint), raconte Philippe Dessaint. Une costumière vient me voir après une impression qu’on avait réalisée pour un tournage, à l’automne dernier, et elle me dit : j’ai une amie qui va travailler sur un film, je pense qu’elle aura besoin de votre savoir-faire. »

La réalisatrice de « Marinette », Virginie Verrier, originaire de Compiègne, a tenu à tourner dans les Hauts-de-France, comme pour son premier long métrage « À deux heures de Paris », dont l’action se déroule en baie de Somme. Et tant qu’à faire, elle a cherché pour les costumes, des tenues de foot, une entreprise locale. « Un choix qui l’honore » apprécie Philippe Dessaint, même s’il a ensuite été surpris par l’ampleur de la tâche.

Sylvie Testud et Fred Testot prennent la pose lors d’une pause dans le tournage des scènes de « Marinette » à Abbeville, en compagnie de la cinéaste Virginie Verrier, à gauche.

« Je pensais que c’était un dossier simple, mais c’est un dossier très lourd, parce qu’il y a énormément de costumes, de jeux de maillots. D’habitude, tu prépares pour dix costumes… Je l’ai dit à la costumière quand elle est passée, juste avant le tournage des scènes à Abbeville : vous vous y retrouvez ? Vous dormez tous les soirs ? Elle m’a dit : non ! Ça me paraît évident… On a fini un jeu de maillots, on en recommence un autre ! On fera dix ou quinze jeux de maillots et les survêtements. »

Pourtant, Philippe Dessaint, qui conçoit notamment les maillots des Gothiques d’Amiens, en a vu d’autres depuis qu’il a pris la suite de son père, dans les années 1990. « Quand je travaille pour un grand parc d’attractions, et bientôt pour un deuxième, on a l’habitude, mais là on est overbooké avec un seul client ! Je n’allais pas dire : je ne corresponds pas… La costumière me demande si j’ai des tissus qui correspondent à ce qu’on faisait il y a vingt ans, je lui dis : on a déménagé il y a trois ans, je me demande si je ne les ai pas jetés… Mais non ! J’ai tout sorti du haut du rayon et j’avais tous les tissus d’époque, fabriqués à St Quentin. Mais on ne va pas tellement les utiliser car c’est plus pratique de se servir des techniques actuelles. Et personne ne verra la différence à l’image. Alors qu’au toucher, si… »

Si Philippe Dessaint a l’habitude d’équiper les Gothiques ou encore les Spartiates d’Amiens, il se dit « surpris par le nombre de jeux de maillots » à fournir pour le film « Marinette ».

Voilà de quoi donner déjà envie de regarder « Marinette » différemment., de prêter davantage attention aux tenues des joueuses. Sa sortie sur grand écran n’est évidemment pas encore planifiée. Mais Virginie Verrier aimerait bien une date adossée, par exemple, à la prochaine Coupe du monde féminine, prévue à l’été 2023.

D’ici là et jusqu’à début mars si tout va bien, le tournage se poursuit, comme la confection des costumes chez CIT Dessaint. « C’est d’une complexité mesurée, estime Philippe Dessaint. On fait notre boulot du mieux possible. Il faut qu’on tienne les budgets, donc parfois le vêtement est légèrement simplifié par rapport à ce qu’il aurait pu être : on ne va pas rajouter des zips (NDLR : fermetures éclair) s’ils ne servent pas. C’est un travail de simplification et de structuration de la production. Il faut structurer les patronages, le dessin, la maquette, la production et après, ça passe tout seul ! »

Garance Marillier, allongée devant ses coéquipières sur la pelouse du stade de Rouvroy, à Abbeville, incarne Marinette Pichon, la première star féminine du foot français.

C’est aussi à ce prix que les comédiens à l’affiche de « Marinette », comme Sylvie Testud, Fred Testot et Garance Marillier dans le rôle-titre vont être encore plus crédibles dans cette reconstitution qui s’étend des années 1980 aux années 2000.

Vincent Delorme (avec Léandre Leber)
Crédit photos : Kevin Devigne et Léandre Leber Gazettesports.fr

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