ARBITRAGE : L’apport des études en Staps pour les arbitres de football

Même dans l’univers sportif du Staps de l’UPJV, les jeunes ayant décidé d’embrasser la carrière d’arbitre sont rares et discrets. Trois d’entre eux ont accepté de répondre à nos questions. Ils nous décrivent les bénéfices qu’ils tirent de leurs études pour percer dans l’arbitrage. L’occasion aussi de mesurer sa place dans le cursus.

Pauline Tournelle (19 ans) et Louis Ricquebourg (21 ans) sont en licence « Éducation et Motricité ». Valentin Cardon (22 ans) est, lui, en Master MEEF parcours « EPS ». Tous les trois ont comme projet professionnel de devenir professeurs d’EPS. Ils ont surtout la particularité de mener en parallèle de leurs études une carrière d’arbitre de football. Les trois jeunes n’ont pas choisi d’intégrer le Staps pour se perfectionner dans l’arbitrage. Cependant, ils assurent que leurs études leur permettent de progresser dans ce rôle d’arbitre. En effet, chacun d’entre eux semble s’appuyer sur les cours dispensés au Staps pour améliorer sa technique d’arbitrage. Louis, qui a pris goût à la pratique notamment parce que son professeur principal était arbitre, explique que les cours de psychologie du sport lui ont servi à mieux anticiper et comprendre les comportements et les réactions des joueurs et des entraîneurs mais aussi ses propres émotions. En véritables athlètes, les étudiants-arbitres du Staps s’aident également de certains cours pour se préparer physiquement. Valentin, qui fait partie d’une famille de footeux, a profité des enseignements en physiologie, en anatomie et en biomécanique pour mieux connaître le fonctionnement de son corps et ainsi perfectionner sa façon de s’entraîner, de s’échauffer ou de récupérer après un effort.

Valentin profite également de ses études pour s’impliquer dans la formation des jeunes de la section arbitrage du lycée Louis Thuillier. Il réalise même actuellement avec un de ses camarades de Master MEEF un mémoire de fin d’étude sur le rôle des professeurs d’EPS dans le parcours scolaire et la carrière sportive des jeunes lycéens des sections « arbitrage ». Leur directrice de mémoire est Lucie Le Tiec. Maitre de conférences au Staps d’Amiens et docteure en sociologie, c’est toujours avec plaisir qu’elle encadre les étudiants qui travaillent sur l’arbitrage : « C’est un sujet qui m’intéresse particulièrement car j’ai moi-même été arbitre de football pendant plusieurs années. L’année dernière, un étudiant du Master EOPS a travaillé sur la préparation physique des arbitres. »

Un regret : l’absence d’un cours dédié

Louis et Pauline, dont le père était aussi arbitre, regrettent que l’UFR Staps ne propose pas de cours véritablement consacré à l’arbitrage. Leurs camarades leur posent beaucoup de questions sur leur passion. S’essayer à l’arbitrage leur permettrait de mesurer les difficultés rencontrées par les arbitres et ainsi d’avoir une autre image de la fonction. « Cette expérience pourrait lever les barrières qui existent trop souvent entre les pratiquants et les arbitres. Cela serait un vrai plus pour le cursus Staps » s’exclame Valentin. Lucie Le Tiec aborde les questions d’arbitrage en cours uniquement avec les étudiants du Master EOPS : « Je leur présente les principaux facteurs de performance des arbitres. Je reviens aussi sur ma propre expérience dans le milieu. On échange ensemble autour de cette fonction singulière. » L’enseignante reconnaît la pertinence d’un tel enseignement : « Dans la société en général, les arbitres n’ont pas beaucoup de visibilité. Et c’est un peu le cas aussi en Staps ! On pourrait étudier notamment l’institutionnalisation des règles et leur inculcation. »

Sensibiliser les étudiants aux questions d’arbitrage pourrait susciter des vocations mais permettrait surtout aux professionnels de demain de disposer de connaissances qu’ils pourraient mobiliser dans le futur.


Matthieu Croiset, Leny Simao et Hugo Voiturier

Crédit photo : DR

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