Floorball – Laura Halley : « On n’est pas encore reconnu en tant que fédération officielle »

Retrouvez lors de notre second numéro sur la thématique de l’arbitrage, Laura Halley, joueuse depuis 10 ans et arbitre depuis 6 ans au club de floorball d’Amiens, évoquant la formation pour devenir arbitre ainsi que sa vision du jeu, entre ses positions de joueuse et d’arbitre.

Laura Halley est devenue arbitre par hasard car le club en manquait : « J’étais moi-même joueuse et on manquait d’arbitre. Je me suis formé sans trop y prendre goût mais avec de la rigueur, j’ai fini par apprécier. » La formation se déroule en 3 niveaux. Le niveau 1 est accessible à tous les joueurs et joueuses. Le niveau 2 est accessible une fois qu’on a validé le niveau 1 et « qu’on a fait le nombre minimum de matchs requis en championnat. » Enfin, le niveau 3 qui est appelé le niveau international, est accessible à partir du moment où l’on termine le niveau 2 et, par contre, « la formation est dispensé non pas par des arbitres de la fédération française, mais il faut qu’on demande à des arbitres étrangers de la fédération internationale », car en France il y a très peu de personnes qui sont formées pour le niveau 3. Dans le floorball en France, les joueurs peuvent et doivent aussi arbitrer. Afin qu’ils ou qu’elles puissent arbitrer au mieux, régulièrement il y a des formations. Parfois grâce à ces moments-là, « il y en a qui finissent par être arbitre. »

Le floorball est un sport où les règles de jeux subissent des petites modifications. Tous les quatre ans, « elles sont revues par rapport à ce qui est observé dans les pays qui sont plus en avance par rapport à nous, comme la Suède, la Finlande, etc. » Ce sont ces pays-là qui expérimentent des nouvelles règles et quand ça fonctionne, elles sont ensuite transférées sur le règlement international.

la fédération aimerait offrir des formations un peu plus larges aux arbitres, offrir des équipements nécessaires ou en tout cas permettre d’y accéder.

Un problème se pose toutefois au floorball, c’est qu’il s’agit d’un sport assez récent et ainsi encore trop méconnu : « Le floorball est plutôt récent en France par rapport aux autres pays scandinaves puisqu’il est apparu depuis maintenant une quinzaine d’années. » De ce fait, le club a du mal à débloquer un certain budget afin d’apporter des équipements nécessaires, « la fédération aimerait offrir des formations un peu plus larges aux arbitres, offrir des équipements nécessaires ou en tout cas permettre d’y accéder. » Le second problème « c’est qu’on n’est pas encore reconnu en tant que fédération officielle. On veut être reconnu mais il y a différentes commissions qui doivent l’accepter. » Néanmoins, malgré toutes ces problématiques qui sont présentes dans ce sport, ses acteurs sont soutenus par la fédération internationale ainsi que de la fédération française.

Être arbitre influe sur la joueuse

Mêler le statut de joueuse et d’arbitre a forcément des avantages et des inconvénients. Laura Halley, nous relate que combiner ces deux profils, lui permet d’avoir « une connaissance plus pointue des fautes et aussi de faire attention à nos propres actions. » La plupart des joueurs qui sont formés à l’arbitrage, qui font la première formation pour connaitre les règles, « sont déjà des joueurs plus avertis et qui vont tendance à faire plus attention et à modifier leur jeu pour l’améliorer. » Enfin, elle nous explique que c’est enrichissant et que ça permet aux joueurs et joueuses de gagner en expérience.

Ce qui n’est pas évident en France, « c’est qu’on connait la plupart des joueurs et joueuses. De ce fait, ils nous ont d’abord connus en tant que joueur avant de nous connaître en tant qu’arbitre. Parfois ce n’est pas évident puisque forcément on les côtoie sur le terrain et il faut pouvoir rapidement mettre de la distance mais sans trop en mettre justement pour pouvoir garder aussi une bonne entente lors du match. »

Être arbitre et être joueur ou joueuse apporte énormément de qualités et d’expérience tant sur le côté sportif que sur le côté théorique. Un exemple à suivre pour d’autres sports ?


Dorian Martin-Maisse et Léandre Leber
Crédit Photo : Laura Halley

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