EDITO : On ne nait pas arbitre, on le devient

Vaste débat que celui auquel s’attaque GazetteSports. Evidemment, notre article sera surtout consacré au football, sport dans lequel on dénombre le plus d’arbitres même si aujourd’hui, leur nombre a chuté lourdement.

Le sujet est passionnant et évidemment divers car par exemple, arbitrer aujourd’hui un match de rugby nous semble plus serein qu’en football. Ainsi, et cela est flagrant sur nos écrans de télévision, quand un arbitre prend une décision en rugby y compris la plus sévère (expulsion d’un joueur) en général le joueur quitte le terrain sans mot dire. A l’inverse, en football, ce sont des contestations verbales quand elles ne sont pas physiques  comme cela peut arriver dans les championnats départementaux. 

Au fait, comment devient-on arbitre?

Un bref retour en arrière pour nous rappeler que nos meilleurs arbitres jadis ont d’abord été d’excellents joueurs. L’exemple d’Edouard Harzic est significatif. Il était employé à la SNCF et surtout, il était un des meilleurs éléments du club de Longueau. C’est en fin de carrière qu’Edouard Harzic a décidé de devenir arbitre. De fait, immédiatement il s’est imposé car il connaissait évidemment les règlements mais aussi toutes les « ficelles ». Un joueur ne le mettait pas en difficulté pour la bonne raison qu’il avait eu, quelques années auparavant, les mêmes réactions face à l’homme en noir.

L’histoire a retenu qu’Edouard Harzic  a été retenu par la Fédération française pour aller arbitrer lors des Jeux Olympiques d’Helsinki en 1952. Il fut même désigné comme ayant été le meilleur arbitre du tournoi. Il arbitra également une finale de coupe de France et ce fut un évènement puisqu’il aura fallu attendre un demi siècle pour qu’un autre arbitre de la Somme ait le même bonheur : Ruddy Buquet. 

Aujourd’hui, il ne serait plus possible à Edouard Harzic d’emprunter le même chemin. Pour la raison simple qu’il faut débuter très jeune pour espérer ensuite gravir les échelons. Ainsi, un jeune arbitre peut très bien n’avoir jamais joué. Cela peut mieux faire comprendre l’absence de dialogue enter les joueurs et les arbitres. Certes, on demande aux arbitres de haut niveau de ne pas parler avec les joueurs. Attitude rencontrée également au plan départemental et franchement, à notre avis, ce n’est pas une bonne chose en soi.

Afin de mieux recruter dès le plus jeune âge, ont été créées un peu partout en France, des écoles d’arbitrage. Dans le district de la Somme, Marcel Glavieux le président a été à l’origine de la création d’une école d’arbitrage qui fut inaugurée voici une trentaine d’années par celui qui était le numéro un de cette période : Michel Vautrot. 

Toujours dans la Somme, deux hommes venus d’horizons différents ont uni leurs efforts afin de créer une Charte de l’Arbitrage. Ces deux hommes étaient Jean Louis Delecroix ancien joueur  de l’Amiens SC et Maurice Caudron arbitre. Cette charte fonctionne toujours. 

Autre élément qui incite un jeune à venir rejoindre l’Ecole d’arbitrage en attendant d’être lancé sur les terrains: l’aspect financier. Il n’est pas à négliger à une époque où des jeunes sont à la recherche d’un emploi. Arbitrer est une façon de gagner sa vie et nous avons le souvenir d’arbitres qui, parfois, étaient de service trois fois dans un week-end. Tout cela pour rappeler que si l’arbitrage reste toujours un sacerdoce, une passion, il ne faut pas oublier l’aspect financier. Dans les autres disciplines, l’arbitrage est important. Une discipline comme le cyclisme s’est mise au goût du jour. Ainsi, depuis des lustres, on employait le mot de commissaires mais aujourd’hui, le mot Arbitre est entré dans le langage de ce sport.     



Lionel Herbet
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1 Comment

  • BOURRÉ Dany
    3 ans ago Reply

    Pas de sport sans arbitre;
    L’arbitrage , c’est une formidable école de la vie, de volonté, d’humilité.
    Arbitre c’est être impartial, être respectueux de tous les acteurs de la compétition (athlètes, entraineurs, organisateurs, spectateurs, officiels, médias…)
    >A contrario de certains sports pour le coté financier, au tennis de table par exemple, il est préférable d’officier en départemental, régional qu’en national. D’où la difficulté de recruter chez les plus jeunes.
    >Il y aura toujours quelques bonnes volontés, comme dans le bénévolat actuellement, mais moins nombreuses dans les décennies prochaines.

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