JEUX PARALYMPIQUES : Paris 2024 vu par Gazette Sports
Si notre média n’a pas eu la chance d’être accrédité pour les Jeux olympiques, ni même d’avoir pu suivre l’un de nos athlètes amiénois aux Paralympiques du fait de leur non-sélection, nous avons souhaité vous donner notre regard sur certains des sites de compétition.
Malheureusement, aucun des athlètes amiénois n’a obtenu son ticket pour les Jeux paralympiques. Néanmoins, Gazette Sports y a obtenu sa première accréditation ! Alors nous avons fait le choix de vous écrire et de vous imager les sensations vécues.
Pour commencer, quoi de mieux et quoi de plus symbolique pour ces Jeux que la Tour Eiffel. Nous sommes donc allés couvrir la discipline du Cécifoot lors de la rencontre entre l’Argentine et le Japon :
En tribune de presse du stade de la Tour Eiffel, il est difficile de savoir où guider son regard. La couleur du terrain, d’un bleu resplendissant, nous détourne de cette grande Dame de fer. Jusqu’alors plongés dans une foule en délire, nous constatons que l’atmosphère change du tout au tout lorsque le premier coup de sifflet retentit. Les panneaux des bénévoles sur lesquels sont inscrits « chut » se dressent. Le ciel grisonnant se fait vite oublier, les yeux de ces centaines de spectateurs sont rivés vers cette balle au son de clochette. Quand le jeu s’arrête, les applaudissements renaissent. Même quand la transversale est touchée par les Argentins, les silences sont oubliés. Après de multiples incursions offensives pour les Argentins, le premier but arrive enfin. Il n’en fallait pas plus pour faire lever les foules du stade de la Tour Eiffel. La réponse des Japonais ne se fait pas entendre sur le terrain, mais dans les gradins. Toute une tribune, soulevant des raquettes aux couleurs du Japon, sont levées au rythme de leurs chants.
Le para-escrime (Grand Palais) :
Dès notre arrivée, pour accéder à la tribune presse, nous découvrons, au fil des marches à gravir, le Grand Palais en mode JOP. Pas de Françaises au sabre catégorie A femmes, mais une ambiance de folie tout de même. Et si les Français ne sont pas représentés sur les pistes, une marée de drapeaux bleu, blanc, rouge ne cesse de se mouvoir. Quand Maxime Vallet entre en piste, la salle exulte ! La voix du speaker devient inaudible, pendant que les supporters locaux tapent des mains. Alors mené 8-3 par le chinois Jie Zhang, les “Allez Maxime” sont chantés à l’unisson dans les gradins. Malmené toute la rencontre, le Français a tout de même reçu toutes les acclamations imaginables, en inscrivant les derniers points lorsqu’il était dos au mur. Malgré ce soutien sans faille, ce dernier s’incline 15-7 et quitte la scène sous les applaudissements du public.
Para-équitation (Château de Versailles) :
Pour assister aux épreuves d’équitation, il faut le mériter puisque le décor ne se dévoile qu’après 15 minutes de marche. Une minuscule randonnée qui vaut finalement le détour lorsque l’on découvre l’enceinte. Par chance, ce jour-là, les épreuves se déroulent sous un grand soleil. Une météo qui met en valeur le vert de la pelouse et le bleu, blanc, rouge des parterres de fleurs. En photo ci-dessous, le Français Vladimir Vinchon, qui s’est classé 4ème de l’épreuve individuelle grade IV avec un score de 72.889. Il se qualifiait ainsi pour les épreuves individuelles Freestyle.
Para tir à l’arc (Invalides) :
Nous étions déjà venus voir Guillaume Toucoullet lors des qualifications et cette fois, nous sommes venus voir le Picard à l’occasion des 8e de finale. À ce stade de la compétition, les archers ont l’occasion de tirer dans une enceinte avec du public, et quel public ! Lors de l’entrée du Français, le bruit assourdissant résonne dans les tribunes, jusqu’à en faire trembler les installations. Et si son élimination surprise peinait ses supporters, il n’en démoralisait pas moins ceux qui donnaient de la voix.
Athlétisme (Stade de France) :
Cette fois, la météo n’est pas au rendez-vous. Preuve en est, les bénévoles présents ne cessent d’écumer l’eau qui stagne sur la ligne 1 de la piste. C’est ainsi que la compétition est lancée, dans cette ambiance dramatique au possible. Dès le début de la compétition, le public ovationne la Française Lola Desfeuillet, qui participe à ses premiers Jeux. Dans son groupe, se trouve ni plus ni moins que la détentrice du record du monde (5m82) et paralympique (5m63) : Luca Ekler. Son premier saut, à 4m04, est encore loin de son record (4m73). Malheureusement, son troisième saut est mordu et elle termine avant-dernière. Mandy François-Elie réveille la foule dès son entrée dans le stade à l’occasion de la finale du 100m T37. Son résultat (5ème sur 8) n’emballe pas, mais le record paralympique tombe grâce à Xiaoyan Wen (12’52) !
Dans l’année de nos 10 ans, quelle belle manière de marquer cet anniversaire par cette participation, à notre manière, aux JOP. Après ces quelques jours passés à vagabonder entre les lieux de compétitions, à constater l’engouement autour du sport, les émotions qui en découlent, les liens que cela peut créer, les différences qui se font oublier… Une chose est sûre : notre envie de vous faire vibrer grâce au sport amiénois reste intacte.
Kevin Devigne
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr