SPORT HANDICAP : Aurélien Vandenbergue, partie prenante du paysage du foot-fauteuil français
Aurélien Vandenbergue, grand passionné de sport originaire de Valenciennes, nous a dévoilé ses multiples casquettes. Directeur sportif de la commission de foot-fauteuil, manager de l’équipe de France ainsi qu’attaché d’enseignement et de recherche à l’UFR Staps d’Amiens où il intervient dans la filière activité physique adaptée, une vie bien chargée pour le Nordiste.
Après avoir joué près de 8 ans au sein du club de Grafteaux, Aurélien est venu sur Amiens pour suivre un Master en STAPS. C’est suite à une mission pour l’organisation d’un stage de l’équipe de France en vue de la Coupe du monde de foot-fauteuil de 2017, qu’il s’est vu proposer le poste de manager. C’est donc tout naturellement qu’il est passé directeur sportif de la commission par la suite. Deux fois champion de France en tant que joueur, ce bénévole inscrit une nouvelle page dans sa carrière, connaissant un stress différent en tant que technicien. Malgré tout, il y retrouve des similitudes dans le plaisir de la compétition et l’adrénaline des matchs.
Des clubs engagés pour la discipline
La pratique de ce sport, né dans les années 90, implique un coût important qui est généralement supporté par
les clubs. En effet, ceux-ci mettent à disposition les fauteuils, dont la valeur avoisine les 12 000€, afin de permettre
aux personnes en situation de handicap d’accéder à la pratique. Ces fauteuils sportifs sont spécifiquement étudiés
pour la discipline et sont bien différents de ceux de la vie de tous les jours. Ils sont équipés d’un pare-chocs à l’avant et disposent d’un centre de gravité beaucoup plus bas afin de manier le ballon, lui aussi adapté, en toute sécurité.
Un engagement des structures qu’Aurélien tenait à souligner : « Les clubs font un travail exceptionnel au quotidien pour développer leurs structures, offrir du matériel à des joueurs, leur permettre de pratiquer une activité sportive, en plus de tout ce qu’ils font autour. C’est vraiment exceptionnel le travail qui est fait par tous ces bénévoles en France. »
Ramener la coupe à la maison
Côté équipe de France, les sélections se passent comme pour Didier Deschamps. Grâce à des championnats très structurés, le sélectionneur national fait son choix parmi le panel des joueurs disponibles dans les clubs français engagés dans une des quatre divisions. Soit une quarantaine de clubs pour une cinquantaine d’équipes. Une fois l’équipe constituée, il n’y a qu’un à deux rassemblements dans l’année car ils nécessitent une grande logistique. En effet, un déplacement induit de prendre à minima deux fauteuils par joueur, celui de la vie de tous les jours ainsi que le sportif. Ces stages sont donc très intenses avec beaucoup d’entraînements qui leur permettent ainsi de préparer les 18 matchs de la Coupe du monde.
En octobre dernier la joie des proches et les félicitations des élèves d’Aurélien, au retour de la Coupe du monde qui s’est tenue en Australie, ont permis de récompenser les efforts et tout l’investissement du collectif, donnant encore plus de saveur à cette victoire. En effet, suite à cette aventure humaine et sportive exceptionnelle, les Bleus sont revenus avec un deuxième titre de champion du monde.
Une expérience sur laquelle le technicien est revenu, tenant d’ailleurs à mettre en exergue tous les acteurs de cette
réussite : « Chaque joueur a un accompagnant pour être aidé dans la vie de tous les jours, ces personnes là on ne les mentionne pas assez souvent alors qu’elles sont primordiales dans la réussite sportive. Nous sommes 13 à avoir eu la médaille entre les joueurs et le staff, mais au final on est 22 champions du monde, quand on revient c’est vraiment cet aspect famille qui ressort. »
Des résultats qui font rayonner la France à travers le monde, et si à ce jour, la discipline n’est pas présente aux Jeux
paralympiques, comme Aurélien Vandenbergue le soulignait, l’enjeu reste d’accroître la visibilité des para sports qui constituent un levier indéniable de développement du sport pour les personnes en situation de handicap.
Soumaya Djemaa
Crédit photo : Kevin Devigne