ARBITRAGE : La Ligue des Hauts-de-France à la recherche de nouveaux talents

Du 11 au 13 février dernier, avait lieu une formation initiale d’arbitrage exclusivement féminine au centre Fernand-Duchaussoy. 

100%. C’est le taux de réussite des 19 inscrites à cette formation initiale d’arbitrage, dirigée par la conseillère technique en arbitrage Clothilde Brassart et Guillaume Debart, conseiller technique régional, avec la présence exceptionnelle de Ruddy Buquet, arbitre samarien de Ligue 1, durant une journée. Pendant trois jours, les filles, de tous âges, ont pu découvrir la fonction d’arbitre, au travers d’ateliers théoriques et pratiques. Désormais, elles pourront officier à partir du niveau District.


Margaux Kerbouet, 25 ans, a voulu évoluer en tant qu’arbitre par rapport à son indisponibilité aux entraînements de son club en semaine : « Je ne pouvais plus m’entraîner la semaine et je voulais rester dans le foot. Du coup, je me suis dit « pourquoi pas devenir arbitre » comme ça le week-end j’aurai le foot quand même, et je pourrai dépanner en tant que joueuse. » Routière, elle sait que son rythme de vie ne lui permettra pas d’arbitrer au plus haut niveau, mais elle souhaite officier jusqu’en Ligue garçons, ainsi que chez les jeunes.

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Wissem Khoula, 17 ans, pense, elle, que l’arbitrage peut ajouter une plus-value à sa future carrière professionnelle : « Plus tard, j’aimerais être ingénieure. Et pour être cadre, on a besoin d’avoir confiance en soi pour pouvoir gérer des équipes, savoir s’imposer parfois pour évoluer. Devenir arbitre, cela peut nous aider à prendre des décisions rapidement, rester calme, ne pas stresser. Je pense que cela va m’apporter plein de capacités pour ma vie future professionnelle, et en plus c’est un loisir, car je suis passionnée de foot, je vais pouvoir arbitrer en faisant ce que j’aime« . L’étudiante aimerait elle aussi arbitrer au niveau Ligue. 

Au cours de la pratique, les futures arbitres ont pu découvrir les lois du jeu, comme les règles du hors-jeu, ou encore comment réagir par rapport au comportement des joueurs sur le rectangle vert. Le tout dans une bonne ambiance, comme le confirment les deux formées : « Cela s’est très bien passé. C’était assez décontracté, et nous nous sommes toutes bien entendues.« 

19 filles ont pu être encadrées dans une formation initiale d’arbitrage, dirigée par Clothilde Brassart et Guillaume Debart.

Recruter et fidéliser

Guillaume Debart s’occupe principalement du développement de l’arbitrage féminin au sein de la Ligue des Hauts-de-France. « Nous recrutons les féminines dans les Districts, allons chercher les potentiels espoirs pour les amener en Régional voire plus haut« , raconte-t-il. L’exemple type est Clothilde Brassart, qui évolue désormais en D1 Arkema, et fraîchement au niveau international. « Tout le monde n’ira pas là-haut, cela dépend de ton âge, de ton profil athlétique, de ta passion et de ta famille. Certaines ne veulent pas faire plus de trente kilomètres de déplacement. Quand tu veux commencer à monter en échelon, tu pars deux heures avant le match, tu reviens deux heures après. Quand tu évolues en D2 ou D1 tu traverses la France, avec potentiellement des départs la veille du match« , ajoute le dirigeant de 44 ans.

Le football féminin se développe de jour en jour. La Ligue doit donc répondre à ce changement. Pour cela, les conseillers techniques mettent tout en œuvre pour « faire progresser nos arbitres et en chercher d’autres pour renouveler le vivier. L’objectif c’est de les garder« , ajoute Clothilde Brassart. La période Covid a également « fait mal » à la Ligue. Par exemple, 13 filles avaient été reçues lors de l’examen théorique. S’en est suivi le confinement. Aujourd’hui, seule une est revenue à la formation. « Ces filles qu’on aurait pu voir évoluer, on les a toutes perdues car on n’a jamais pu les envoyer sur les terrains à cause de l’arrêt des championnats« , explique Guillaume Debart.

Guillaume Debart donne des consignes sur le thème de la gestion des conflits.

Les responsables  de la Ligue des Hauts-de-France sillonnent la région pour dénicher de futurs talents, mais aussi pour sensibiliser les clubs. « J’invite les clubs à nous solliciter s’ils veulent qu’on fasse une intervention au niveau de la sensibilisation à  l’arbitrage. Parce que je pense que la méconnaissance des lois du jeu peut être un problème aussi. Finalement, le foot c’est un des seuls sports où on peut jouer sans connaître les règles« , admet la conseillère technique. Grâce à ces 19 nouvelles admises à l’examen, l’arbitrage féminin au sein de la Ligue est désormais sur la bonne voie. « L’arbitrage, on y vient par hasard et on y reste par passion. On y vient par curiosité et finalement on se prend vite au jeu« , termine joliment Clothilde Brassart.

Romain Ales
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports

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