ÉDUCATION AUX MÉDIAS : Aminata et le rêve olympique

Aminata Ndiaye, jeune athlète spécialiste du triple saut, licenciée depuis peu à l’Amiens UC, a de grandes ambitions pour Paris 2024. Nous l’avons reçue dans notre école de Cambron.

Aminata Ndiaye vient du Mali. Ses parents sont venus en France quand elle avait 5 ans pour donner une meilleure éducation à leurs enfants : “ça ne m’a pas posé de problème ; j’allais dans une école française au Mali. » Maintenant âgée de 20 ans, cette sportive souriante et élancée d’1,76 m et au caractère fort a tout pour devenir une championne olympique. Elle a quitté l’appartement familial de Paris pour s’installer seule à Amiens. Elle est indépendante. Elle a choisi la France plutôt que le Mali pour concourir, cela lui semble naturel, même si ses deux cultures sont importantes car la France est le pays dans lequel elle vit.

5 frères et sœurs pas particulièrement sportifs

Franco-malienne, elle adore soigner son look, écouter de la musique comme Ninho ou Dadju. Mais elle n’aime pas trop faire les magasins. Son appartement se situe à Amiens. Elle n’a pas d’animal de compagnie… pour l’instant. Elle regarde des séries, a des activités d’une jeune femme de son âge dans ses rares créneaux de temps libre. Elle ne sort pas souvent avec ses copines, adore voir sa famille.

« Je m’entraîne 16h par semaine »

Aminata est arrivée à l’AUC en septembre dernier et a donc changé d’entraîneur :  elle fait confiance à Alain Doré, qui est « un second père” pour elle. Elle avait besoin de renouveau pour continuer de progresser.

Elle s’entraîne beaucoup pour atteindre ses objectifs  : plus de 16h par semaine en huit séances. Elle fait de la musculation, travaille le haut du corps le matin et le bas l’après-midi, elle fait des séances de saut, travaille plus spécifiquement la course d’élan. Elle fait aussi des footings en pleine nature.

Aminata a découvert le sport et l’athlétisme à l’école et le triple saut en regardant les J.O. à la télévision, sport qui lui a plu immédiatement. Elle a d’abord été recordwoman d’Île-de-France du saut en hauteur chez les jeunes, avec 1,75 m. Mais la jeune femme a le goût du défi et choisit le triple saut car il est « plus technique et plus spectaculaire. »

« Je suis gourmande mais j’ai une hygiène de vie très stricte »

Aminata est obligée d’avoir une alimentation très variée pour être au top de ses capacités sportives. Cette championne doit aussi boire trois à quatre litres d’eau par jour. « Je suis gourmande mais j’ai une hygiène de vie très stricte » explique celle qui mange rarement au fast-food et qui consomme “beaucoup de légumes. » D’ailleurs elle cuisine elle-même. De plus, elle essaie de dormir huit heures par nuit et fait souvent des siestes.

Elle veut participer aux Jeux Olympiques de 2024 à Paris. Pour cela, elle doit atteindre les 14 m : “je sais que c’est possible”, sachant qu’actuellement son record est de 13,01 m, mais sa marge de progression est grande. Aminata enchaîne les compétitions nationales et européennes, elle s’est classée 4ème des championnats de France et 9ème aux championnats d’Europe juniors.

Les compétitions la font voyager. Elle est déjà allée en Estonie, Lituanie, Hongrie et en Espagne. Lors de ses compétitions, elle n’a pas de rituel particulier, si ce n’est de se préparer longuement dans sa salle de bain avant de partir et d’écouter de la musique pour se concentrer et évacuer la pression.

« Mon modèle sportif, c’est Allyson Felix »

Son stress est gérable, pourtant elle n’a jamais aimé que sa famille vienne la voir lors de ses concours ou de ses entraînements car cela la “déconcentre énormément”, mais son père “vient quand même en cachette !”

Parallèlement, Aminata a commencé le mannequinat et elle est étudiante en STAPS. Après sa carrière de sportive, elle aimerait être préparatrice physique de sportifs de haut niveau comme elle.

Déterminée, elle a des convictions féministes. “Mon modèle sportif, c’est Allyson Felix (NDLR : athlète féminine la plus titrée de l’histoire), parce qu’elle se bat pour les droits des femmes” La championne américaine a en effet mené de front carrière exceptionnelle et maternité. Il y a beaucoup de progrès accomplis : pour une athlète, tomber enceinte signifie interrompre sa carrière, ne plus avoir de revenus et les choses changent lentement. Allyson Felix fait partie de ces championnes militantes. « L’athlétisme est un sport où je n’ai pas subi de racisme, nous explique enfin Aminata, car il y a beaucoup de diversité.”

À 20 ans, cette jeune championne incarne déjà de belles valeurs humaines et sportives. Aminata peut poursuivre ses rêves olympiques, nous sommes derrière elle !

Aenaëlle, Louna, Charly, Elliot, Augustin, Maël, Oscar, Inès, Antonin, Gabin, Maxime, Sacha, Eirik, Jade, Lola, Mael, Lylou, Eloïse, Léo, Camille, Timéo, Shayna et Karine Moulès de la classe CM1/CM2 de l’école de Cambron
Crédit photos : Kevin Devigne et Léandre Leber – Gazette Sports