ÉDITO : Y a com’ un problème

L’ère des réseaux sociaux et de la communication tous azimuts n’a pas réglé toutes les difficultés pour s’informer correctement, bien au contraire.

On l’entend suffisamment, Internet a considérablement augmenté le flot d’informations et la capacité à être au courant de tout – même du plus futile. Si c’est indéniable, il reste encore bien des écueils pour rendre l’information exhaustive et précise, y compris dans le travail du journaliste.

L’actualité récente a illustré cela. Et l’Amiens SC se distingue particulièrement par sa communication approximative et asymétrique. Ainsi, alors que la politique de Gazette Sports est d’attendre la communication officielle du club en matière de signatures de contrat, le site du club s’est retrouvé curieusement aux abonnés absents, une offre de stage tenant la une d’un site officiel, et l’information ne circulant que sur les réseaux sociaux.

Quand il ne fallait pas être sur plusieurs réseaux sociaux différents pour être parfaitement complet. Alors que le départ de Simon Lucq était annoncé sur le compte Twitter de l’Amiens SC, il fallait directement suivre Bruno Stefanczyk sur Instagram pour savoir qu’il quittait le club. Comme quoi, abondance de biens peut nuire.

Autre exemple, encore bien plus ubuesque, les Jeux Méditerranéens. À la veille du début des épreuves, Gazette Sports voulait communiquer sur le programme des épreuves, cinq athlètes de la Métropole étant présents à Oran. Problème : après 3h de recherches, pas la moindre info sur le sujet, y compris sur le site officiel de l’événement, privilégiant à l’aspect sportif des pages de renseignement sur l’attrait touristique de la ville…

Finalement, ô joie, le calendrier apparaissait enfin une fois la cérémonie d’ouverture passée. Pas trop tôt ! De quoi avoir enfin des informations correctes à publier. Enfin, peut-être. Car trois jours plus tard, une publication Facebook de l’Amiens UC vient nous mettre en doute : les horaires des épreuves ne sont pas les mêmes que ceux que nous avions ! Vérification faite sur le site officiel de l’événement, les épreuves ont bel et bien changé d’heure… mais celle-ci diverge toujours par rapport à la communication faite par le club picard. Comment, dès lors, donner une information correcte alors même qu’il n’y a pas une information unique provenant des communications officielles des principaux intéressés ?

Et, si cela est évidemment plus excusable de la part d’acteurs locaux, pas supposés être des professionnels de la communication, cette tendance à l’approximation n’épargne personne. En témoigne, par exemple, la liste des engagés sur le site de Courir la Jules Verne. S’intéressant aux principaux coureurs locaux y participant, l’auteur de ces lignes y recherche les noms d’Antoine Dubreucq, Menad Lamrani et Brahim Zouaoui. Seul le premier y apparaît. Ce sera finalement le seul des trois à ne pas être présent.

Ce qui nous invite, plutôt qu’à fermer le sujet, à terminer sur une question, toujours ouverte : et si la multiplication et/ou la complexification des moyens de communications étaient plus un fardeau qu’une chance pour la bonne transmission de l’information ? Sans même compter une tendance parfois inquiétante à privilégier la forme sur le fond.


Morgan Chaumier

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