VOLLEY-BALL : Rencontre avec un arbitre passionné

Découvrez le portrait d’Adilio Sanches, un arbitre amiénois qui transpire l’amour du sport et du volley-ball.

À 45 ans dont plus de 20 ans passés sur les terrains, Adilio Sanches est un vrai passionné de volley-ball. D’abord joueur au sein de l’union sportive des cheminots d’Amiens à Rivery, il décide après 5 ans et par amour pour son club de devenir arbitre « chaque club doit avoir un arbitre officiel et comme j’adorais mon club et que je voulais m’intégrer, je me suis présenté pour devenir bénévole. C’est comme ça que je suis devenu arbitre. » Loin à la base d’être une vocation, il tombe peu à peu sous le charme de l’arbitrage « j’ai commencé un peu par hasard, par obligation et ensuite cette obligation est devenue un intérêt et cet intérêt une passion ».

Arbitre principal de niveau départemental et régional, et juge de ligne de l’élite au niveau national, Adilio apprécie avant tout être le garant des règles « l’arbitre à un rôle primordial par rapport au déroulement du jeu. Je fais en sorte que les règles soient respectées par les joueurs, que le jeu se déroule correctement. Tu dois respecter le joueur et le joueur te respecte. » Même s’il avoue que parfois, il ne serait pas contre échanger son sifflet pour un ballon « On a toujours le côté joueur au fond de nous mais comme on dit « chacun sa place » aujourd’hui je suis arbitre donc je dois être comme tel sur le terrain, ça peut être dur »

Adilio en tant qu’arbitre lors d’un match amateur

Amateur et professionnel, deux mondes distincts

Avec cette singularité d’être à la fois arbitre amateur et professionnel, Adilio voit une vraie différence entre les deux. « Dans le monde pro il faut être irréprochable, il y a des gros enjeux, de l’argent, des sponsors. Il faut être super vigilant, on n’a pas le droit à l’erreur. C’est un monde à part ». Même s’il se doit de rester professionnel de la même façon lors des matchs amateurs, le contexte, la pression et son statut personnel sont sensiblement différents « Dans l’arbitrage amateur, je connais les joueurs, c’est un peu comme des copains, on a joué pas mal de fois l’un contre l’autre, la plupart des joueurs sont plus jeunes que moi, il y a cette notion de respect liée à l’âge. » À contrario, « chez les pro c’est leur métier, leur statut est différent du mien. Je me sens petit par rapport à eux. Certains font partie des meilleurs joueurs du monde. Il y a une vraie pression. Quand je vois les arbitres qui sont capables de gérer une pression pareille, je leur tire mon chapeau. »

 Dans le monde pro il faut être irréprochable, il y a des gros enjeux, de l’argent, des sponsors. Il faut être super vigilant, on n’a pas le droit à l’erreur

Plein de fierté, il nous raconte d’ailleurs son plus beau souvenir, celui d’avoir arbitré l’équipe de France de volley-Ball dans un stade Pierre-Mauroy de Lille plein à craquer lors de la Ligue des Nations 2018. « Quand tu vois tes idoles, que tu vois habituellement à la TV, là ils sont en face de toi, tu leur serres la main, ça fait chaud au cœur. Juste avant le mach tu as la Marseillaise, tu vois tout le monde chanter, tu es au milieu du terrain avec l’équipe de France, le staff, les adversaires, tout le monde avec la main sur le cœur et l’hymne qui résonne dans le stade c’est une sensation unique. J’étais très fier, non seulement tu as la pression des joueurs, du coach, la pression de la TV, tu as ta famille qui te regarde, tes amis, le monde entier du volley-ball qui te regarde, tu te dis que tu es privilégié. Tu as la pression mais une bonne pression ».

L’arbitre est bon si l’équipe gagne, il est mauvais si l’équipe perd

Si aucun arbitre n’est infaillible, le volley-ball, à l’instar du football, n’est épargné par une défiance du public envers l’arbitrage. « Comme le public est roi quand tu prends une mauvaise décision il t’insulte, il te critique., mais comme tu fais partie du corps arbitral il faut rester neutre. Aussi bien en amateur que chez les professionnels. » Adilio arrive malgré tout à faire la part des choses et ce n’est pas cela qui va l’arrêter, bien au contraire. « C’est sûr j’ai eu des hauts et des bas, des altercations, des insultes mais je m’en fous (sic), je suis là pour jouer, pour arbitrer. Quand tu as l’amour du jeu tu passes au-dessus. C’est sûr, tu as la pression, ça te fait mal au cœur de te faire incendier par le public, des joueurs que tu connais, mais c’est bon le match est terminé, tu as gagné, tu as perdu on en parle plus, il y aura d’autres matchs. »



Timothée Hallet et Quentin Ducrocq

Crédits Photo : Adilio Sanches

1 Comment

  • christophe
    3 ans ago Reply

    Bravo pour cet article et la mise en lumière du corps arbitral qui est indispensable au jeu!
    Adilio estun joueur, un arbitre , un bénévole passionné!
    Attention par contre à l’auteur de l’article, le lien vers l’union sportive des cheminots d’amiens (dont le siège social est à rivery) c’est http://www.usca-volley.net et non pas le lien vers le site du sport en entreprise la SNCF.
    merci de modifier.
    bien à vous

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