ÉDUCATION AUX MÉDIAS : Johann Duhaupas, le champion retourne à l’école

Nous avons eu la chance d’interviewer Johann Duhaupas qui est venu à l’école nous raconter son exceptionnelle carrière de boxeur professionnel, dans le cadre du projet P’tits reporters de l’USEP Somme.

Johann a deux enfants : un de six ans, un autre de 16. Le plus grand n’est pas intéressé par la boxe alors que le plus petit oui ! Il aimerait bien que son fils cadet prenne la relève. Pour le moment le Picard joue avec son fils en se donnant des petits coups de poing pour jouer.

L’Abbevillois n’est pas issu d’une famille sportive : Dernier d’une fratrie de quatre enfants, seul son frère faisait un peu de sport, il a même essayé la boxe, mais n’a pas aimé. C’est très étonnant d’avoir été un tel champion sans avoir été inspiré par son milieu.

Johann Duhaupas a commencé par jouer au foot, mais il confie avec malice qu’il préférait quand ça partait un peu en bagarre, il a alors essayé la boxe et ne l’a plus quittée. Ses idoles sont Mike Tyson, Mohamed Ali et pleins d’autres. Si c’était à refaire, il ne changerait rien, et son expérience l’aiderait à mieux faire les choses. Actuellement, il boxe avec ceux qui veulent, mais peu osent s’y frotter.

L’entrainement

Du lundi au vendredi, le matin, Johann faisait de la musculation et travaillait son cardio. L’après-midi, de 14H à 17h, le champion s’entraînait avec son entraîneur qui mettait des pattes d’ours. Il pouvait combattre aussi avec un sparring-partner.

Le Samarien a eu trois entraîneurs : un à Abbeville, un aux États-Unis, et un dans le sud de la France, leurs méthodes d’entraînement étaient assez semblables.

Les règles et les combats

Les promoteurs annoncent les combats deux à trois mois à l’avance. Ça laisse le temps de s’entraîner, mais une des forces du « Reptile », qui a fait sa réputation, c’est qu’il était capable d’accepter un combat avec des délais bien plus courts : une fois, il a accepté de remplacer un boxeur pour un combat qui avait lieu le soir même !

Son plus beau combat, ça a été le championnat du monde qui a eu lieu aux États-Unis face à l’Américain Deontay Wilder. Il n’a pas gagné, mais a réussi à conquérir le cœur du public. Sa plus belle victoire, le champion l’a obtenue en Finlande contre un viking invaincu de deux mètres, Robert Helenus, par KO à la sixième reprise.

Son combat le plus dangereux, il l’a fait contre un russe dopé, contre lequel il n’avait pas son matériel (chaussures, gants, short, maillot) puisqu’il était venu en spectateur, et qu’il a remplacé un concurrent au pied levé ! Johann a été battu durement, il n’était pas préparé. D’après Johann, c’est très difficile de se relever d’une défaite, surtout quand on a subi de l’injustice.

Le samarien n’a jamais retardé de combats, mais parfois ses adversaires ont essayé de le déstabiliser en le retardant ou en l’avançant. Il n’a jamais ressenti d’animosité envers ses adversaires, mais il en veut à ceux qui ont sali le sport en se dopant par exemple.

Le boxeur, qui a figuré dans le top 5 mondial, dit avoir préféré combattre dans de grandes salles de 20000 personnes dans laquelle on n’entend que la rumeur du public, plutôt que dans les toutes petites salles dans lesquelles on peut entendre distinctement les paroles des spectateurs et leurs critiques.

Les rituels et routine du champion

Johann Duhaupas, avant un combat, avait l’habitude d’aller se recueillir dans une église, quelquefois ce n’était pas possible alors, il cherchait à se retrouver seul et au calme. Ensuite, il mettait ses protections, s’échauffait, et attendait que le combat commence.

Comme beaucoup de sportifs de haut niveau, le samarien avait beaucoup de superstitions, beaucoup trop selon lui : il avait beaucoup de porte-bonheurs, et ne devait en oublier aucun.

Après un combat, le pugiliste se sentait libéré : Johann avait alors l’habitude de retrouver ses proches et de passer du bon temps avec eux : il arrêtait l’entraînement pendant une semaine et se faisait plaisir pour contrecarrer tous les sacrifices concédés pendant la préparation.

Sa carrière et ses envies

C’est grâce au film Rocky que le champion a eu le coup de foudre pour la boxe à l’âge de 4 ans. Il a commencé sa carrière en 1999 et a été professionnel en 2004 avant d’arrêter en 2023 à cause d’un combat qui s’est mal terminé. Heureusement, Reptile n’a subi que de petites blessures durant sa carrière.

Il a effectué une brillante carrière de 39 victoires (dont 26 par KO) et 7 défaites. Même quand il perdait, il gagnait le respect du public. Difficile de déterminer son nombre de fans, les réseaux sociaux n’existaient pas !

L’Abbevillois a beaucoup voyagé tout au long de sa carrière, dans les pays du Magreb, en Finlande, au Japon, mais aussi en Amérique du Nord et du Sud. Maintenant qu’il a mis fin à sa carrière, il a ouvert sa salle de sport où il apprend la boxe. Il n’en avait pas envie avant, mais il n’exclut pas de devenir entraineur pour transmettre sa passion du haut niveau et revivre des émotions fortes.

Nous espérons le revoir avec de nouvelles grandes réussites dans ce nouveau rôle.

Les élèves du CM1-CM2 de l’école de Cambron : Loane, Noah, Manoë, Ambre, Arthur, Lilou, Enora, Louna, Chloé, Noémie, Augustin, Maxime, Matthias, Titouane, Charles, Jade, Yannis, Mélina, Gabin, Gabriel, Gabin, Chloé.
Crédit photos : Léandre Leber – Les Gazettes

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