ÉDUCATION AUX MÉDIAS : Jean-Baptiste, marteau un jour, lanceur toujours !

En mai dernier, les élèves de la classe de CM1-CM2 de l’école d’Oresmaux ont réalisé avec leur maîtresse, Madame Leroy, un interview de Jean-Baptiste Bruxelle, champion du lancer de marteau. Celui-ci a été encadré par Léandre Leber, rédacteur en chef de Gazette Sports, dans le cadre du projet P’tits reporters de l’USEP Somme.

Jean-Baptiste Bruxelle, surnommé « chaton » se présente : il a 22 ans. Du haut de ses 1m87, il nous a impressionné. Il nous explique que la famille compte beaucoup pour lui. Il a un frère aîné qui a fait du lancer de marteau à un niveau international, c’est grâce à lui qu’il a eu envie de pratiquer ce sport : « J’ai voulu faire comme lui ». Quand on lui demande s’il a rattrapé son frère, il répond « Oui, je l’ai dépassé ! »

Très attaché à sa famille, si le lanceur gagne un jour une médaille olympique, il imagine en premier pleurer de joie et pense tout de suite après « prendre [sa] famille dans [les] bras ».

Quel matériel pour le lancer de marteau ?

Le marteau est composé d’une poignée, d’un câble et d’un boulet. Jean-Baptiste nous explique l’histoire du marteau. Autrefois, les forgerons faisaient des concours de lancer de marteau (leur outil de travail). Ils ont voulu égaliser le poids des marteaux lancés et ont choisi « les boulets de canon de la marine anglaise, […] [qui] pesaient 7,260 kg ». C’est pour cela que le boulet utilisé actuellement pèse 7,2 kg. Les marteaux des féminines pèsent, eux, 4kg.

Jean Baptiste utilise aussi des chaussures qui sont très lisses, il détaille : « Comme ça, ça permet de tourner très vite ». Les lanceurs de marteau ont aussi des gants ou des bandes pour protéger les doigts. Lui préfère les bandes « On appelle ça des bandes de crêpe ».

Éviter les blessures !

Jean-Baptiste nous raconte qu’il a déjà eu des blessures graves qui lui ont valu 3 mois d’arrêt avec le port d’un corset. Il a aussi eu des déchirures musculaires (il s’est déchiré 3 fois les ischios), puis des blessures comme des tendinites. Il nous précise qu’il ne tient pas compte des blessures légères.

Le Samarien nous explique qu’il a toujours voulu faire du rugby mais au rugby c’est facile de se blesser. « Donc, est-ce que ça vaut le coup de risquer une saison internationale au lancer pour aller faire des plaquages avec les copains ? » Il y a aussi une autre problématique, c’est que le corps est formé pour le lancer, et il risquerait d’avoir des blessures supplémentaires dues au fait qu’il n’est pas habitué à pratiquer un autre sport.

Jean-Baptiste nous précise ensuite que le lancer exerce une très grande force dans les doigts, cela les déforme. Il montre qu’il a les doigts tous crochus et qu’il n’arrive plus à les plier à fond. Il blague en disant que ça a deux points positifs, quand on veut jouer de la guitare et quand on se gratte l’oreille. Cette plaisanterie nous fait bien rire !

De nombreuses compétitions en France et à l’étranger

Le lanceur de marteau a participé à plusieurs compétitions comme les championnats départementaux, régionaux, nationaux. Il est plus facile de s’organiser pour les compétitions en France que à l’étranger. Il explique qu’à « l’international c’est différent, parce que les normes d’hygiènes sont différentes et que certains aliments ne sont pas forcément conseillés ». En effet, boire l’eau du robinet pourrait rendre malade les athlètes, car elle est non-potable. Il regrette : « il manque juste quelque chose d’olympique » dans le palmarès.

Jean-Baptiste nous montre ses médailles : médailles de bronze aux championnats d’Europe, aux championnats du monde chez les jeunes, au festival olympique de la jeunesse européenne, médaille d’or et d’argent aux championnats méditerranéens, médailles d’or aux championnats de France

A fond les entraînements !

Nous avons interrogé Jean-Baptiste sur son entraînement. Il nous raconte : « Je suis licencié à l’Amiens Université Club », c’est à dire l’AUC. Il s’entraîne tous les jours « sauf le dimanche » et pratique au minimum 3 heures de lancer « le lundi, le mercredi et le samedi » et 3 heures de musculation les « mardi, jeudi et vendredi. » Il explique que son entraînement change selon les périodes et les compétitions. Il y a des « périodes où il n’y a pas de compétitions, on va faire ce qu’on appelle du foncier c’est à dire qu’on va vraiment chercher à développer les compétences musculaires et techniques ».

Jean-Baptiste nous confie qu’il commence, par exemple, sa préparation pour les Jeux olympiques très tôt, en suivant ces deux axes de travail : musculation « parce qu’il faut être de plus en plus fort pour atteindre des performances de plus en plus élevées », et technique « c’est pour ça qu’on lance beaucoup, pour être de plus en plus fin techniquement ». Il conclut « ça peut m’arriver de m’entraîner jusqu’à trois fois par jour ».

La gestion du stress avec des routines

Le Picard nous confie qu’il a des routines comme des « gestes réflexes, quand [il] rentre dans la cage », des gestes du bras pour qu’il se concentre mentalement sur son lancer. Il précise qu’il « travaille [ça] en amont dans la préparation mentale, on appelle ça l’imagerie mentale ».

Il raconte aussi qu’il mange un hamburger la veille d’une compétition : « Alors c’est une tradition, parce que t’es avant ta compétition, et c’est devenu une routine. Un, t’es content de manger ton hamburger et que c’est bon. Et deux, t’es dans ton truc parce que tu sais que justement demain c’est la compétition… »

Question bonus pour un champion 🙂

Nous lui avons demandé quel était son club de foot préféré. « Le club de foot que je préfère? Alors c’est super drôle parce que j’ai un club que je suis, et un club de cœur depuis toujours. Le club de foot de cœur c’est Inter Milan. Le club que je suis c’est Paris. » Comme notre interviewé était pour les deux équipes, il était forcément content du vainqueur de la finale de la Ligue des Champions !

Enzo, Ethann, Luce, Samuel, Apolline, Bastien, Romane, Luisao, Capucine, Martin, Zoé, Zac, Yaël, Alix, Raphael, Clovis, July, Jules, Adrien, César, Maïwenn et Naël.
Crédit photos : Théo Bégler (UNE) et Léandre Leber – Gazette Sports

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