BÉNÉVOLAT – Thierry Acoulon : « J’essaye de rendre ce qu’on m’a donné »

Depuis dix ans, Thierry Acoulon se donne pour le club des Gothiques. Homme à tout faire, il est souvent le premier à accueillir les joueurs et le dernier visage qu’ils voient quand ils s’en vont. Portrait d’un bénévole au grand cœur.

« Quand il y a quelque chose qui ne va pas, on appelle « Titi » pour réparer » témoigne Thierry Acoulon. Présent les jours de match du petit matin, jusqu’à l’heure du crime, « Titi » ne compte pas ses heures. « Je fais tout ici », glisse-t-il, sourire aux lèvres. « Le matin je prépare les espaces VIP, c’est-à-dire que l’on met les mange-debout, les tables. On les nappe, on prépare les luminaires, après on sort ce qu’il y a en réserve pour que les traiteurs puissent travailler. Je prépare les lots pour les meilleurs joueurs. Pendant le match j’ai un petit peu de repos, je peux le regarder, avant je ne pouvais pas parce que l’on servait le repas des joueurs. Et ce qu’on fait le matin, il faut le défaire le soir. »

Un travail à plein temps, que l’homme de 68 ans réalise bénévolement depuis qu’il est à la retraite. « C’est à ce moment que j’ai commencé à revenir voir du hockey ». Avant cela, Thierry Acoulon travaillait dans les transports, de nuit. « On m’a demandé si je voulais aider les hôtesses. Les filles m’ont adopté et je suis resté, ça fait dix ans maintenant. » Dix ans, qu’il rend service. « C’est un investissement. » Lui, qui n’a jamais joué au hockey a embarqué sa femme et sa fille dans cette aventure. Elles tiennent, toutes les deux, l’une des buvettes du Coliseum les soirs de match. S’il s’est investi « beaucoup plus » qu’il ne le pensait au départ, Thierry n’a pas encore convaincu sa femme de le laisser faire les déplacements. « Madame n’est pas toujours d’accord, parce qu’elle juge que j’y passe beaucoup trop de temps ».

« Joey m’a donné sa médaille d’or »

Sa passion pour le hockey remonte à l’enfance. Il se souvient d’une « image de quand j’étais gamin où j’ai dû voir sur une télé en noir et blanc un match de hockey, ça m’est resté ». Pour autant, ce grand sportif, a préféré chausser les baskets aux patins. Avec une vingtaine de marathons au compteur et onze « 100 kilomètres », Thierry se définit plutôt comme un « coureur à pied ». Même s’il confie ne « trottiner que de temps en temps » maintenant.

En plus des Gothiques, Thierry Acoulon aide à l’organisation des courses à pied, comme la Jules Verne ou les Quatre Saisons. « J’essaye de rendre, modestement, ce que les autres bénévoles m’ont donné quand je courais », explique ce Frivillois d’origine. « Je rends service c’est tout ». À ce titre, sa mission pour les Gothiques ne s’arrête pas là, puisque « Titi » conduit les joueurs quand ils arrivent et quand ils repartent en fin de saison. « Il y a une file réservée Titi sur l’autoroute » pour aller à Roissy Charles De Gaulle, plaisante-t-il. « C’est moi qui suis le premier à les voir. Je les accueille comme je suis, j’ai une bouteille d’eau et un paquet de chips dans la voiture. » Un peu d’anglais, un coup de Google Traduction sur téléphone suffit pour faire connaissance avec les joueurs étrangers qui débarquent à Amiens.

En dix ans, Thierry en a connu des joueurs et des émotions, avec les deux coupes de France. « On crée des liens, comme avec Joey West, il est là depuis six ans, pour moi c’est un copain ». Il se remémore avec plaisir les titres à Bercy, où il était « jusqu’au bout de la nuit ». Un moment inoubliable, d’autant que « Joey m’a donné sa médaille d’or. Il m’a dit « tu peux venir me voir », il avait mis ça dans un chiffon, il me dit « c’est pour toi, tu regarderas plus tard. » »


Julien Benesteau

Crédit photo : Kevin Devigne Gazette Sports

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