AAC : YVON BOURDON, un bénévole pas comme les autres

Découvrez le portrait d’Yvon Bourdon, un ancien restaurateur rattrapé par l’amour du sport et du bénévolat.

Yvon, c’est ce bénévole qu’on voit tous les jours, celui qui ne compte pas ses heures, celui qu’on sollicite quotidiennement, celui sur qui chaque club aimerait pouvoir compter… Un bénévole comme, malheureusement, on ne voit plus beaucoup. Yvon cristallise à lui tout seul les contradictions du sport amateur, un milieu dans lequel l’engagement bénévole est absolument vital mais qui voit une future génération se détacher petit à petit du bénévolat. Evidemment de nombreux jeunes continuent de s’engager, mais Yvon l’avoue lui-même « Pour me remplacer ça sera dur. Pour l’instant il n’y a personne. Tant que je tiens le coup ça va aller. »

Pour ce retraité passionné de sport et de rugby en particulier, se tourner vers le bénévolat a tout de suite été une évidence « Pour moi ça a toujours été normal, quand j’étais gamin j’étais scout, j’ai toujours voulu aider les autres, dans tous les domaines ». Membre du Rugby Club Amiénois depuis 1968, d’abord en tant que joueur, puis en tant que bénévole, il intègre l’AAC Tennis il y a 15 ans à la suite de son expérience en tant que restaurateur. « Je n’ai jamais touché une raquette, mon sport c’est le rugby et il me fallait du boulot, quand tu as une cinquantaine d’années, trouver du boulot ce n’est pas évident, surtout en restauration, il n’y a plus personne qui veut t’embaucher à cet âge-là ». Les dirigeants de l’époque, qui étaient à la fois au RCA et à l’AAC, lui proposent alors un poste de responsable technique. « J’ai appris un nouveau métier, j’ai appris la terre battue, j’ai fait des formations, les formations Roland-Garros, et maintenant c’est moi qui forme. »

Je suis seul, donc plutôt que de rester chez moi devant ma télé, je viens aider

Retraité depuis 8 ans, Yvon consacre aujourd’hui une grande partie de son temps à son club d’adoption « En temps normal je suis là la semaine, et le week-end je suis au rugby. Je suis seul, donc plutôt que de rester chez moi devant ma télé, je viens aider. J’ai toujours été dans le sport et au tennis je m’y sens de mieux en mieux. »  Lui pour qui bénévolat rime avec fidélité, sait que les clubs amateurs sont aujourd’hui dans une situation délicate « Avant j’étais salarié, j’étais responsable de 4 personnes à l’entretien mais maintenant on est obligé de travailler de plus en plus avec des bénévoles. Sans eux, même ici dans un club qui marche bien, on n’y arrive plus. » Véritable couteau suisse, Yvon supervise l’entretien des cours mais n’hésite pas à donner un coup de main lorsqu’on a besoin de lui « Quand il faut, je donne un petit de coup de main au restaurant, je fais les courses, je suis un peu partout. »

Maintenant c’est plus dur de mobiliser les jeunes

Il regrette aujourd’hui, en revanche, une forme de mutation du bénévolat, liée selon lui à un problème de génération « Maintenant c’est plus dur de mobiliser les jeunes. Nous les anciens ça se faisait automatiquement tandis que maintenant c’est un peu compliqué. Ils ont plus de mal, ils ont d’autres choses qui passent avant. » Mais il n’en reste pas moins optimiste, notamment lorsqu’il évoque Simon, un jeune de 19 ans du club dont nous avions d’ailleurs fait le portrait « Simon c’est un type extraordinaire, si on avait plus de jeunes comme lui ca serait super. C’est le premier à venir m’aider, il faudrait plus de Simon.« 

Timothée Hallet et Morgan Chaumier

Crédit Photo : Eve Gourdain

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